J’étais à l’Opéra de Paris pendant plusieurs années, j’ai appris mon métier en côtoyant toutes les formes d’art, c’était passionnant ! J’ai ensuite intégré l’Orchestre de Paris car je me sentais plus proche du langage symphonique. Le rythme me convient mieux, on change de programme toutes les semaines et ça me plait.
J’ai commencé par le violon et je me suis intéressée à l’alto assez tard. C’est surtout le son qui m’a plu. Avec l’alto, c’est l’expressivité avant tout !
J’ai déjà changé une fois, mais je choisirais le cor anglais ! Il ne joue pas souvent mais quand il joue, ce sont souvent des solos magnifiques comme dans Wagner.
Nous venons tous d’horizons très différents et chacun a une sonorité particulière. Cette diversité permet la beauté de notre cohésion d’ensemble. Nous formons une très belle équipe
Sotto voce. C’est ce qu’il y a de plus difficile à jouer : réussir à créer un murmure qui peut s’entendre jusqu’aux derniers rangs de la Philharmonie.
Le travail ! J’ai souvent du mal à déconnecter même si ma fille de trois ans m’impose de cadrer drastiquement mon emploi du temps. J’adore apprendre de nouvelles choses, j’épuise mes collègues de quatuor à cordes. Je ne tiens pas en place, c’est pour cela que je fais aussi beaucoup de sport !
Etre passionné et ne pas se décourager. Très clairement, on ne rentre pas à l’Orchestre de Paris en claquant des doigts, il faut beaucoup travailler et persévérer.
Le violoniste Gil Shaham. Il semble découvrir la partition en même temps qu’il joue. Son regard sur la musique est merveilleusement enfantin.
La salle est magnifique : on se croirait dans un vaisseau spatial, et l’acoustique est superbe. J’adore regarder le public quand il y a des concertos. On sent toute la magie du concert symphonique ; les gens sont émerveillés par le soliste qui joue devant eux.
Il est intransigeant sur le respect du texte, le phrasé, les articulations et le son des cordes. En quelques mois, je trouve déjà que le niveau de l’orchestre a progressé. Il a une idée précise de ce qu’il veut, est exigeant et a un bon sens de l’humour. Ce cocktail permet de travailler dans de très bonnes conditions et la qualité des concerts le prouve.
Avec une autre musicienne du Quatuor Capriccio, j’organise un festival de quatuor à cordes à Angers, ma ville natale. J’ai envie de donner à ma région tout ce que j’apprends ici à l’orchestre. J’essaie de démocratiser la musique classique en créant un échange simple avec le public. Une tâche titanesque qui me permet de réaliser à quel point le travail en amont effectué par l’équipe administrative de l’Orchestre de Paris est énorme. En tant que musiciens, nous travaillons dans des conditions très privilégiées.