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Angélique Loyer

Violon

Après des études au Conservatoire national de Région d’Amiens où elle obtient les Premiers Prix de violon et de formation musicale, Angélique Loyer entre au Conservatoire national Supérieur de musique de Paris dans la classe de Gérard Poulet. Elle y obtient un Premier Prix de violon et de solfège spécialisé.

En 1988, elle intègre le pupitre des premiers violons de l’Orchestre de Paris. 

Conjointement à ses activités à l’Orchestre, elle enseigne au Conservatoire national de région de Cergy-Pontoise.

Son interview

Votre plus grande fierté ?

De faire partie de cet orchestre merveilleux depuis 1988. Toute petite, je voulais faire partie d’un orchestre. Que 80 musiciens parviennent à être sur la même longueur d’ondes le temps d’un concert reste pour moi toujours aussi magique.

Comment êtes-vous venue au violon ?

Un hasard total. Ma mère aurait adoré faire de la musique si bien qu’elle m’a inscrite dans une école de musique. Je devais choisir entre le violon ou la flûte, et c’est la physionomie du professeur qui m’a décidée à sept ans ! J’ai d’ailleurs retrouvé ma première professeure, Christiane Chrétien, vingt ans plus tard dans les rangs de l’Orchestre de Paris ! Un heureux concours de circonstances.

Qu’auriez-vous pu devenir si vous n’étiez pas devenue musicienne ?

Ce métier est tellement ancré en moi que je ne me suis jamais vraiment posé la question. D’autant que pour devenir musicien, il faut le décider assez tôt. Petite, je voulais être violoniste et professeur de maths. Le violon, lui, est resté… (rires).

La qualité indispensable pour devenir musicien ?

Être sensible, à fleur de peau. Il faut savoir se laisser embarquer par celui qui nous dirige ou celui qui joue à côté de nous. Maîtriser la technique ne fait pas tout, il faut savoir se livrer.

Si vous aviez un budget illimité pour faire une soirée avec l’orchestre ?

Je ferai une intégrale des symphonies de Mahler avec différents chefs. Daniel Harding est un mahlérien fabuleux, tout comme Christoph Eschenbach, Jaap van Zweden et tant d’autres encore.

Un chef qui vous a ébloui ?

Zubin Mehta avec qui nous avons joué la saison dernière. Un véritable gentleman, très précis et courtois si bien qu’on entendait les mouches voler en répétition. Et pour un chef qui connaît toutes les salles du monde entier, je me souviendrai toujours de son exclamation admirative quand il a découvert la salle de la Philharmonie…

Vos passions en-dehors de l’orchestre ?

J’adore la lecture. Mais pas sur tablette car je suis une fétichiste de l’objet livre ! Je relis régulièrement les Zola qui n’ont rien perdu de leur actualité. Et pour me détendre, j’adore les polars de Harlan Coben, qui en disent souvent long sur la condition humaine.

Avec quel artiste non classique voudriez-vous jouer ?

Je suis une fan absolue de Michael Bublé. Avec sa voix de crooner, c’est le Frank Sinatra du xxie siècle ! Sa voix me fait fondre, et comme il chante souvent sur des arrangements symphoniques, cela me touche d’autant plus.

Qu’est-ce qui vous révolte ?

La haine grandissante dans la société, l’impossibilité des gens à vivre ensemble. À l’orchestre, nous montrons l’exemple : nous venons tous de milieux différents et pourtant, arrivons en une heure de symphonie à ne faire qu’une seule et même personne.

Vous plaquez tout, où allez-vous ?

En Bretagne. Je suis bretonne et fière de l’être ! J’adore les Côtes d’Armor, et je n’ai pas peur de me baigner dans des eaux à 16 degrés. Et puis, j’organiserais un festival de musique pour partager ma passion.