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Nicolas Martynciow

Percussions

Percussionniste, batteur et compositeur, Nicolas Martynciow fait partie des percussionnistes français à la renommée internationale. La batterie, son instrument de prédilection, l'amène, à l'âge de quinze ans, à découvrir l'univers des percussions. Il étudie la percussion auprès de Claude Giot et de Philippe Boisson au Conservatoire de Saint-Etienne, sa ville natale, puis auprès de Francis Brana au Conservatoire de Créteil. En 1990, il est diplômé des 1ers prix de Percussion et de Musique de Chambre du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans la classe de Jacques Delécluse.Caisse claire solo à l'Orchestre de Paris depuis 1995 (dir. Daniel Harding), il a joué sous la direction de chefs prestigieux comme Pierre Boulez, Semyon Bychkov, Christoph von Dohnányi, Christoph Eschenbach, Valery Gergiev, Carlo Maria Giulini, Bernard Haitink, Neeme et Paavo Järvi, Lorin Maazel, Georges Prêtre, Esa-Pekka Salonen, Wolfgang Sawallisch ou encore Sir Geog Solti.
En qualité de chambriste, il s'est produit notamment auprès de Emmanuel Strosser (piano), Claire Désert (piano), Béatrice Uria-Monzon (chant), Philippe Meyer (écrivain, comédien), Jean Rochefort (comédien), le Trio Wanderer, l'Ensemble Carpe Diem (dir. Jean-Pierre Arnaud), l’Ensemble Diabolicus/Les Solistes de Paris (dir. Eric Picard), Sirba Octet (dir. Richard Schmoucler), les percussionnistes de l'Orchestre National de France.Titulaire du Certificat d’Aptitude de professeur de percussion, Nicolas Martynciow a notamment enseigné la percussion au Conservatoire Hector Berlioz du 10e arrondissement de Paris, au Conservatoire de Créteil. Il enseigne actuelle les percussions d’orchestre au Conservatoire de Paris ainsi qu’au Pôle d’Enseignement Supérieur de Musique de Bordeaux et est régulièrement invité à donner des masterclass.
Compositeur, il dirige une collection aux Editions Gérard Billaudot. Ses pièces sont jouées dans le monde entier. Ses ensembles pour percussion Sweat Swaff, La Festa per Due, Zoo, ont été jouées à Paris à l'Opéra Garnier, à l'Opéra Comique, à la Salle Pleyel, au Théâtre de l'Athénée, à la Maison de Radio France. En janvier 2011, son quatuor pour percussion Sweet Swaff a été diffusé sur France Musique au cours de l'émission Le Matin des musiciens. Ses pièces pour caisse claire Impressions et Tchik sont jouées et données dans les plus grands concours internationaux mondiaux. Sa méthode "Tac Tic, pour débuter la percussion" fait l’unanimité.
ll est Artiste "Zildjian" depuis 2013 et "Artiste Resta-Jay" percussion depuis 1995.

Son interview

Un instrument de prédilection ?

La caisse claire. C’est un instrument à la fois très simple mais très difficile à maîtriser. Et si on peut en tirer une multitude de sons, c’est avant tout un instrument où le contrôle est primordial. Je suis plutôt spécialisé dans les percussions à peaux.

Le choix de votre instrument ?

J’ai débuté l’apprentissage de la musique par le piano, mais je travaillais si peu que ma mère m’a fait arrêter au bout de quelques années. Plus tard, elle m’a acheté des instruments de percussion avec lesquels je jouais comme un fou. L’idée de la batterie est venue ensuite, et là, ça a été une vraie illumination pour un adolescent turbulent !

Être soliste ?

Pierre Boulez décrivait les percussions comme le sel et le poivre d’un orchestre car nous jouons rarement en soliste. Il faut nous adapter et nous fondre dans l’orchestre. J’adore jouer en groupe ou faire de la musique de chambre. C’est là que je peux pleinement m’exprimer.

Le Boléro de Ravel ?

Il y a sans doute plus de quatre mille notes à jouer à la caisse claire, mais le début est tellement pianissimo que je suis toujours un peu angoissé à l’idée d’en rater une. Je prends beaucoup de plaisir à jouer des parties délicates comme dans Shéhérazade de Rimski-Korsakov ou Le Lieutenant Kije de Prokofiev, même si j’adore jouer les symphonies de Chostakovitch où la caisse claire bombarde dans tous les sens ! 

Une musique qui a bercé votre enfance ?

J’ai eu la chance d’avoir des parents mélomanes. La musique classique était très présente à la maison, mais nous écoutions toutes sortes de musiques : jazz, variété, rock, musique contemporaine. D’ailleurs, j’encourage mes élèves à être curieux et à aller au concert. J’admire par exemple le parcours d’Ibrahim Maalouf qui fait du jazz mais également de la musique symphonique. Ce serait d’ailleurs formidable que l’orchestre l’invite !

Le mot musical que vous préférez ?

Groove. Car j’adore quand ça swingue et qu’il y a du phrasé !

Votre rapport à l’instrument ?

Nous, percussionnistes, avons la chance d’avoir de nombreux instruments et le geste est fondamental. C’est un instrument très visuel. Notre palette de sons est énorme, donc le choix des instruments et des baguettes est primordial. On doit être capable de nuances pianissimo comme fortissimo. Jouer dans un orchestre demande souvent une sonorité large, mais on doit toujours privilégier la rondeur et éviter la dureté et l’agressivité.

Un répertoire que l’orchestre ne joue pas assez ?

La musique française du XXe siècle. Je pense à Honegger, Messiaen, Boulez. L’Orchestre de Paris a pour mission de défendre la musique française et s’honore de ne pas jouer seulement les tubes comme La Mer de Debussy ou La Valse de Ravel. Quand on regarde le répertoire des solistes, ce sont souvent les mêmes concertos ou bis. Heureusement qu’il existe des musiciens comme Katia et Marielle Labèque, qui sortent vraiment des sentiers battus !

Un plaisir musical coupable ?

Le hard-rock et le heavy-métal comme Deep Purple, AC/DC ou Iron Maden, par exemple. Il y existe des musiciens extraordinaires... nous sommes d’ailleurs nombreux à l’orchestre à écouter du rock.

Vos passions en-dehors de l’orchestre ?

La cuisine ! Ma bibliothèque est pleine de livres de cuisine. Mon plaisir est d’aller au marché à la recherche de bons produits. Je cuisine toujours en fonction de ce que j’y trouve. Et puis, le repas c’est un moment de convivialité.