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Anaïs Benoit

Piccolo

 Anaïs Benoit a huit ans lorsqu'elle commence à étudier le piano et la flûte. Après une licence de musicologie à la Sorbonne, elle entre  au CNSM de Paris et y obtient son prix mention très bien (classe de Pierre-Yves Artaud) trois ans plus tard.
Membre de l'orchestre Français des Jeunes en 2003 et 2004, elle est de 2004 à 2006 seconde flûte et piccolo à l'Orchestre National de Belgique. Elle est nommée en 2006 petite flûte solo à l'orchestre de Paris dirigé alors par maestro Eschenbach.
Anaïs Benoit est depuis 2012 professeur de piccolo au CRR de Boulogne Billancourt ainsi qu'au pôle supérieur Paris-Boulogne. 
En parallèle de l'orchestre, elle se produit régulièrement en soliste et en musique de chambre.

Interview

Un souvenir de votre audition ?

En finale, j’ai commencé un solo de Chostakovitch et quand j’ai voulu tourner la page, la suite manquait. Quelqu’un est alors allé chercher ma partition dans les  loges, mais il semblerait que cela ne m’ait pas empêché d’obtenir le poste !

Quelles œuvres ne sont pas assez jouées, selon vous, par l’orchestre ?

Les ouvertures des opéras de Rossini qui sont très enlevées et où il y a de superbes parties de piccolo !

Quel compositeur auriez-vous aimé rencontrer ?

Chostakovitch, pour lui demander pourquoi il a tant écrit pour le piccolo ! Dans chacune de ses symphonies ou presque, il a écrit de nombreux solos. Des solos qui peuvent être virtuoses, comme mélancoliques ou éthérés.

Un compositeur au-dessus des autres ?

Richard Strauss, notamment dans Les Quatre derniers Lieder – l’œuvre que j’emporterais sur une île déserte. Elektra que nous avons donnée au Festival d’Aix-en-Provence en 2013 a été un véritable choc, qui a renforcé ma passion pour Strauss.

Si votre instrument était un être vivant ?

Si c‘était un animal, ce serait bien sûr un oiseau. Mais je l’associe plutôt à quelque chose de fluide et de vif, comme une cascade.

Comment avez-vous choisi votre instrument ?

Enfant, je chantais en permanence. Mais quand mes parents ont voulu me faire entrer dans une école de musique, il ne restait des places qu’en classe de flûte, trompette ou basson !

Ce qui a changé avec l’arrivée à la Philharmonie ?

Depuis notre arrivée à la Philharmonie de Paris, notre rapport au public a changé. Il m’arrive souvent d’être interpellée par des spectateurs curieux. Ce sont des gens qui viennent au concert parfois pour la première fois et c’est un vrai plaisir d’échanger avec eux. Presque tous disent compter revenir à la Philharmonie ! Cette nouvelle salle a vraiment su créer un nouveau public.

Où peut-on vous trouver quand vous n’êtes pas sur scène ?

Dans une forêt ou un bois, en train de faire du Qi Gong. Je puise mon énergie dans la nature, ce qui me ressource pour tout donner dans la musique.

Qu’auriez-vous pu devenir si vous n’étiez pas devenue musicienne ?

Pendant très longtemps, j’ai voulu être éducatrice spécialisée. C’est pourquoi je ressens aujourd’hui le besoin de participer aux actions culturelles de l’orchestre. Nous ne devons pas nous adresser uniquement aux mélomanes. Je suis depuis 3 ans marraine d’une classe de l’Institut de la Croix-Faubin pour enfants handicapés grâce au partenariat avec l’association Musique et Santé. J’ai aussi le projet de monter une association pour les enfants handicapés et leurs familles qui ont, elles aussi, besoin de se ressourcer !

Un livre de chevet ?

L’Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón que j’ai lu deux fois. C’est une enquête qui se passe à Barcelone (une ville que j’adore !) avec de nombreux secrets à découvrir...