J'ai rejoint l’orchestre en septembre 2016 après avoir été membre de l'OrchestreSymphonique de la radio de Cologne ( WDR ) pendant 7 ans.L'orchestre de Paris a joué un grand rôle pour moi. J’y ai fait l'académie durant mesétudes, j’allais régulièrement aux concerts et la pâte sonore ainsi que les couleursextraordinaires m'ont toujours fascinée. Y entrer était un rêve.
On ne peut pas réellement parler de déclic. Ma mère est violoncelliste, mon père tromboniste et chef d'orchestre. La musique a toujours été très présente à la maison. Nous allions beaucoup aux concerts, à l'opéra ... Le choix du violoncelle a été une évidence tout comme celui de mes professeurs ! Ma mère m’a débutée et m’a enseigné le violoncelle pendant 10 ans et c’est avec mon père que j’ai appris le métier d’orchestre. Les choses se sont présentées à moi tout à fait naturellement.
Toute petite, je désirais être actrice dans les films en noir et blanc (rires) ! Je passais le plus clair de mon temps à regarder les films d'Hitchcock, Carné, Lubitsch ... C'était en quelque sorte ma réalité. Mais plus sérieusement, j'ai longtemps hésité avec un métier dans le domaine équestre. Garde forestier à cheval, pourquoi pas ?
Dans l'idéal, c'est un prolongement de soi mais la tête prend souvent le dessus: l'équilibre entre le cérébral et le sensible est toujours délicat à trouver. Certains moments sont ressentis comme une lutte mais lorsque l’on parvient à concrétiser ce que l'on veut exprimer alors on forme un tout avec son instrument.
Il s'est à mon sens déjà bien amélioré. La proposition de certaines places à meilleur marché concrétise la "démocratisation" du concert classique. Par ailleurs, les concerts scolaires et éducatifs à la Philharmonie permettent à un jeune public de venir découvrir cet univers malheureusement encore souvent catalogué d’inaccessible. Enfin, de nombreuses actions dans les hôpitaux apportent réconfort et soutien aux enfants malades ainsi qu’à leurs parents. Je suis tellement heureuse de pouvoir y prendre part.
Nikolaus Harnoncourt. C'est le musicien avec lequel je regretterai toujours de ne pas avoir pu travailler. Son décès est survenu quelques mois avant une opportunité. D'après les enregistrements, les vidéos, et les témoignages que j'ai pu entendre, Harnoncourt était une personnalité hors du commun. Une recherche perpétuelle, une intégrité musicale, une exubérance qui rendait chaque répétition, chaque concert passionnant et unique. J'admire la ténacité avec laquelle il a défendu ses profondes convictions.
La Création de Haydn. J'écoute très régulièrement cette œuvre, musique absolument sublime et lumineuse. Elle éveille en moi une grande émotion, me recentre et m'apporte un élan positif.
Un public qui se laisse émouvoir et qui extériorise son enthousiasme. Je ne suis pas choquée par les applaudissements entre les mouvements. En revanche, ce qui m’attriste, c’est l’indifférence.
Mon tout premier concert avec l'Orchestre de Paris : Les scènes du Faust de Goethe de Schumann. Plus j'écoutais l'œuvre, plus elle grandissait en moi. J'ai énormément aimé l’approche de Daniel Harding. Sa conception du son, tout à fait spécifique à Schumann, sa sensibilité et son engagement tout à fait contagieux ... Au concert, le temps était suspendu et l'atmosphère méditative.
L’Incompris de Comencini. Film totalement incontournable…Je pleure à chaque fois.
Á l’ombre des filles d’Étienne Comar dépeint l'histoire d’un chanteur professionnel qui, suite à des bouleversements personnels, décide de suspendre quelques temps sa carrière et de consacrer son temps à l’enseignement du chant choral dans une prison pour femmes. Même si la ligne de progression musicale n’est pas complètement réaliste, j’ai trouvé ce film bouleversant de sincérité. Il reflète bien cette dualité complexe que je ressens au quotidien : une réelle volonté d’aider, de soutenir et de se sentir utile mais des actions qui malheureusement ne sont que peu de chose comparé au mal-être des détenues.
J'aurais adoré jouer avec Brassens. J'aime tout chez lui : Les textes, la musique, son franc-parler, son humanisme ... D'ailleurs une rencontre Harnoncourt-Brassens aurait sans doute été intéressante !