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Nikola Nikolov

Violin

Né en Bulgarie au sein d’une famille de musiciens, Nikola Nikolov arrive en France à l'âge de 5 ans. Après avoir demandé à faire de la trompette, il commence l’étude du violon au Conservatoire de Nice à 8 ans. Son expérience au sein de l’Académie de l’Orchestre de Cannes, notamment aux côtés de leur violon solo Berthilde Dufour, lui donne le goût de la musique d’orchestre, et un début d’expérience. 
Au moment de choisir sa voie, après avoir hésité entre l’aviation et la musique, il prend quelques leçons avec Catherine Courtois, Olivier Charlier, Boris Garlitsky et se découvre un nouvel amour pour le violon.Il effectue ses études au Conservatoire National Supérieur de Paris avec ce dernier, puis suit un cursus de Quatuor à cordes avec Marc Coppey. Sa passion pour la musique de chambre le conduit à se produire dans divers festivals en sonate, en quatuor et autres formations.
Il entend l’orchestre de Paris pour la première fois en concert en novembre 2005, notamment dans la 7ème symphonie de Beethoven, et sous le choc décide qu’il fera tout son possible pour y accéder.Il intègre l’Orchestre de Paris en 2008 peu après avoir achevé ses études au conservatoire.

Interview

Avec quel artiste non classique voudriez-vous jouer ?

J’ai joué une fois avec James Brown ! Cela se passait six mois avant qu’il meure, et c’était fascinant. Il possédait une telle énergie, une véritable bête de scène. En musique classique, de nombreux solistes possèdent une technique parfaite mais peu dégagent une électricité comparable devant un public.
C’est pourtant le cas de musiciens comme Janine Jansen ou Valery Gergiev.

Votre entrée à l’Orchestre de Paris ?

Comme un aboutissement : un rêve qui se réalisait ! Depuis mes études au Conservatoire, l’Orchestre de Paris était comme un Graal pour moi.

La Bulgarie ?

J’y suis né puis je suis arrivé en France à cinq ans. Mais plus que de la Bulgarie, c’est de la culture slave en général dont je me sens proche. La culture slave, c’est le coeur sans filtre. Unpeu comme dans les romans de Dostoïevski, quelque chose d’immensément raffiné et enmême temps de passionné, voire de sauvage.

Votre rapport à l’instrument ?

J’adore la lutherie. C’est fou de réaliser qu’il y a 300 ans, des luthiers qui étaient en fait de vrais ingénieurs, ont atteint avec les moyens de l’époque une perfection qu’on n’a fait qu’imiter depuis. C’est incroyable ce qu’on peut faire en assemblant quelques morceaux de bois !

La qualité indispensable pour devenir musicien d’orchestre ?

Savoir mettre son ego de côté pour être au service du collectif, toujours se remettre en question et être à l’écoute en permanence.

Daniel Harding ?

Il est d’une grande intégrité par rapport à la partition et possède une analyse musicale exceptionnelle. D’une part, on enrichit son jeu personnel et d’autre part il incite l’orchestre à plus d’autonomie dans l’exécution, ce qui me paraît idéal !

Un chef qui vous a ébloui ?

Valery Gergiev. Nous avons joué avec lui la Symphonie fantastique. Nous avons très peu répété, et pourtant en concert, il a pris des risques interprétatifs démentiels et nous a absorbés dans sa spirale. Il est comme un loup, son charisme est tel qu’on est happé, on n’a pas le choix, on le suit !

Où peut-on vous trouver quand vous n’êtes pas sur scène ?

Dans un planeur. J’ai longtemps eu peur de l’avion, mais quand on est dans un orchestre, cela peut poser quelques problèmes pour les tournées (rires). Puis j’ai fait un baptême de parapente et j’ai attrapé le virus ! Plongée, parapente, escalade… j’adore toutes les activités un peu dangereuses ! Pas pour l’adrénaline, mais pour le dépassement de soi. Un peu comme le violon, ce sont des sports de maîtrise et d’exigence.

La carrière de soliste ?

Elle nécessite trop de sacrifices et de nerfs. Je préfère me mettre au service de la collectivité, et puis j’aime tellement la musique d’orchestre que je ne pourrais pas me passer des symphonies de Brahms ou Beethoven.

Le chef-d’oeuvre absolu ?

La Troisième Symphonie de Beethoven, c’est le morceau qui me redonne foi en l’humanité quand je n’y crois plus trop ! Si un être humain a été un jour capable d’écrire cette oeuvre, cela signifie que tout n’est pas perdu et que le meilleur peut toujours arriver.

Un livre de chevet ?

J’adore la littérature russe. Notamment Vladimir Nabokov, qui reste profondément russe, qu’il écrive en français ou en anglais ! Ada ou l’ardeur a été un immense choc. C’est l’intelligence incarnée.