La caisse claire. C’est un instrument à la fois très simple mais très difficile à maîtriser. Et si on peut en tirer une multitude de sons, c’est avant tout un instrument où le contrôle est primordial. Je suis plutôt spécialisé dans les percussions à peaux.
J’ai débuté l’apprentissage de la musique par le piano, mais je travaillais si peu que ma mère m’a fait arrêter au bout de quelques années. Plus tard, elle m’a acheté des instruments de percussion avec lesquels je jouais comme un fou. L’idée de la batterie est venue ensuite, et là, ça a été une vraie illumination pour un adolescent turbulent !
Pierre Boulez décrivait les percussions comme le sel et le poivre d’un orchestre car nous jouons rarement en soliste. Il faut nous adapter et nous fondre dans l’orchestre. J’adore jouer en groupe ou faire de la musique de chambre. C’est là que je peux pleinement m’exprimer.
Il y a sans doute plus de quatre mille notes à jouer à la caisse claire, mais le début est tellement pianissimo que je suis toujours un peu angoissé à l’idée d’en rater une. Je prends beaucoup de plaisir à jouer des parties délicates comme dans Shéhérazade de Rimski-Korsakov ou Le Lieutenant Kije de Prokofiev, même si j’adore jouer les symphonies de Chostakovitch où la caisse claire bombarde dans tous les sens !
J’ai eu la chance d’avoir des parents mélomanes. La musique classique était très présente à la maison, mais nous écoutions toutes sortes de musiques : jazz, variété, rock, musique contemporaine. D’ailleurs, j’encourage mes élèves à être curieux et à aller au concert. J’admire par exemple le parcours d’Ibrahim Maalouf qui fait du jazz mais également de la musique symphonique. Ce serait d’ailleurs formidable que l’orchestre l’invite !
Groove. Car j’adore quand ça swingue et qu’il y a du phrasé !
Nous, percussionnistes, avons la chance d’avoir de nombreux instruments et le geste est fondamental. C’est un instrument très visuel. Notre palette de sons est énorme, donc le choix des instruments et des baguettes est primordial. On doit être capable de nuances pianissimo comme fortissimo. Jouer dans un orchestre demande souvent une sonorité large, mais on doit toujours privilégier la rondeur et éviter la dureté et l’agressivité.
La musique française
du XXe siècle. Je pense à Honegger, Messiaen, Boulez. L’Orchestre de Paris a
pour mission de défendre la musique française et s’honore de ne pas jouer
seulement les tubes comme La Mer de Debussy ou La Valse de Ravel. Quand on regarde le répertoire des solistes, ce sont souvent
les mêmes concertos ou bis. Heureusement qu’il existe des musiciens comme Katia
et Marielle Labèque, qui sortent vraiment des sentiers battus !
Le hard-rock et le heavy-métal comme Deep Purple, AC/DC ou Iron Maden, par exemple. Il y existe des musiciens extraordinaires... nous sommes d’ailleurs nombreux à l’orchestre à écouter du rock.
La cuisine ! Ma bibliothèque est pleine de livres de cuisine. Mon plaisir est d’aller au marché à la recherche de bons produits. Je cuisine toujours en fonction de ce que j’y trouve. Et puis, le repas c’est un moment de convivialité.