Une grande excitation dès l’annonce du concert, à peu près un an avant... C’est si rare pour un percussionniste de jouer en soliste ! Mais avec un chef de la trempe d’Esa-Pekka Salonen, vous êtes tellement en confiance que vous ne ressentez aucun stress.
J’ai vécu des projets exaltants au cours de mes quinze ou vingt ans d’intermittent du spectacle mais arriver à l’Orchestre de Paris en 2013 avec en perspective l’ouverture de la Philharmonie et l’arrivée de Daniel Harding, c’est forcément une grande fierté !
Mes parents (qui étaient assez anticonformistes) faisaient de la danse africaine dans les années 70, si bien que j’ai tout de suite été dans le rythme… Il paraît même que dans le ventre de ma mère, je dansais déjà !
J’ai toujours eu un vif intérêt pour les musiques du monde. Durant mon adolescence, j’ai assisté à un concert de Nusrat Fateh Ali Khan, un chanteur pakistanais de musique soufie ; ce fut un véritable choc culturel et musical. Un chanteur, quatre choristes et trois musiciens, simplement assis sur un tapis… Quelle voix et quelle présence !
On jouait le Requiem allemand de Brahms au Musikverein de Vienne, et lors d’un grand crescendo, j’ai cassé la peau d’une de mes timbales ! J’ai vécu un grand moment de solitude mais heureusement, l’œuvre précédente nécessitait une timbale supplémentaire si bien que j’ai pu m’en sortir sans trop de dégâts. Paavo Jarvi, qui a été percussionniste, a tout de suite compris ce qui se passait.
Le cor. J’aurais d’ailleurs souhaité que mon fils en fasse mais il a choisi la percussion. Le cor est à mes yeux (ou plutôt à mes oreilles !) l’instrument le plus fascinant de l’orchestre.
Je suis du genre casanier. Je considère d’ailleurs qu’on devrait apprendre l’oisiveté aux enfants !
Peut-être Brahms, d’ailleurs… Comme il a peu écrit pour les percussions, mais beaucoup pour les timbales, c’est en tant que timbalier que j’ai été amené à découvrir la richesse de sa musique.
Même si l’on peut trouver des pièces de musique contemporaine très exigeantes, le timbalier ne se distingue pas principalement par sa virtuosité. Il doit être à l’écoute de l’orchestre, faire preuve de souplesse, mais aussi "prendre les commandes" lorsque la situation l’exige.
La musique baroque. Pour en avoir joué sur instruments d’époque, je sais que ce répertoire est particulièrement riche d’enseignement pour un orchestre symphonique. Je salue d’ailleurs l’arrivée de Thomas Hengelbrock en tant que chef invité, avec qui nous allons enfin jouer Bach !
J’aime trop Paris. Alors, je ne plaque pas !