David Oïstrakh, qui a créé le Second Concerto de Chostakovitch. J’avais des places pour le voir
en concert en 1974, mais hélas, il est mort une semaine avant le concert ! Et
celui qui l’a remplacé, Christian Ferras, devait devenir mon professeur au
Conservatoire de Paris !
J’ai joué le Premier
Concerto de Chostakovitch avec l’Orchestre il y a exactement vingt ans.
Jouer aujourd’hui son Second Concerto
revêt donc une importance particulière d’autant que j’ai une immense admiration
pour Chostakovitch, notamment pour ce Deuxième
Concerto, plus concis mais plus lyrique que le premier. Du point de vue du
violon, l’écriture est très épurée, et c’est de la très grande musique !
Le pari de s’installer à la Porte de Pantin est largement
réussi car nos concerts sont presque toujours complets et je suis heureux de
l’arrivée de nouveaux publics, notamment de l’Est parisien. La Philharmonie est
une vraie réussite acoustique et esthétique.
Très
positive, notamment dans la façon de travailler devenue plus rapide et
efficace. Le rajeunissement des musiciens nous a permis de prendre conscience
que nous pouvions accéder au premier rang des orchestres mondiaux.
Chostakovitch, qui est à la fois adulé et controversé. Paavo
Järvi l’a rencontré ; il y a une photo sur internet où on le voit avec son père
Neeme, alors qu’il n’a que dix ans, et où Dimitri Chostakovitch est juste
derrière. Je l’envie beaucoup !
Les Kindertotenlieder
et la Neuvième Symphonie de Mahler,
des œuvres d’une profondeur absolue, qui m’ont ébranlé en tant qu’être humain.
Leonard Bernstein. C’était un artiste complet : compositeur,
pianiste, chef d’orchestre, écrivain et homme de spectacle. Et puis, j’adore West Side Story !
Mon voisin allait au conservatoire et j’ai voulu l’imiter.
Je voulais faire du piano, mais hélas, il n’y avait plus de place. J’ai donc
choisi le violon, ce qui a beaucoup surpris mes parents car j’étais plutôt
maladroit avec mes mains ! Au bout de six mois, mon professeur a convoqué mes
parents pour leur annoncer que j’étais très doué. Ma mère lui a demandé s’il
lui parlait bien de son fils !
Il y aurait un livre à écrire là-dessus ! Être Premier
violon solo demande un profil psychologique particulier : il faut être capable
de supporter la solitude au sein du groupe, tout en n’étant motivé que par
l’excellence artistique de l’orchestre. Il faut garder suffisamment de recul
pour ne pas devenir paranoïaque sur le long terme !
Il y aurait un livre à écrire là-dessus ! Être Premier
violon solo demande un profil psychologique particulier : il faut être capable
de supporter la solitude au sein du groupe, tout en n’étant motivé que par
l’excellence artistique de l’orchestre. Il faut garder suffisamment de recul
pour ne pas devenir paranoïaque sur le long terme !
Étrangement, on sait instantanément si le contact va
s’établir dès qu’on entre en scène. C’est quelque chose d’assez immatériel. À
la Philharmonie, le contact est très facile ; le public, grâce à sa proximité,
se sent immédiatement impliqué.
Je n’aurais pas aimé une carrière unique de soliste, de
chef, de musicien d’orchestre ou de musicien de chambre. Le répertoire est
tellement immense. Ne s’intéresser qu’aux quatuors, aux sonates ou aux
concertos, c’est comme regarder au microscope le coin droit d’un grand tableau
au Louvre !