À vivre en groupe. J’étais assez timide dans ma jeunesse, et petit à petit, j’ai appris à vivre avec les autres et désormais j’adore ça ! J’aime vivre en groupe et les tournées restent toujours des moments privilégiés.
Quand j’étais adolescente, mon violoncelle était comme un être vivant. Je lui parlais, le bichonnais. Maintenant que j’ai une famille, il a retrouvé sa juste place (rires). Mais j’en prends toujours le plus grand soin.
J’ai apporté récemment un petit violoncelle à ma fille de cinq ans. Elle a adoré, même si ce qu’elle préfère, c’est sortir le violoncelle de sa boîte et « scier du bois » avec l’archet, puis le ranger (rires). Je lui souhaite de faire de la musique car cela m’apporte beaucoup de bonheur, mais je ne veux rien forcer.
En vacances, je rêve souvent que j’arrive en retard au concert parce que je ne parviens pas à m’habiller. Quand les musiciens en sont à l’ouverture, je peine à mettre mes chaussettes ; l’orchestre poursuit avec le concerto quand j’enfile mon pantalon. Enfin, lorsqu’arrive la symphonie, je me débats encore avec mes manches. En fait, je n’arrive jamais sur scène !
J’adore cette salle ainsi que son acoustique. L’espace est encore plus beau quand on est sur scène. Quand on se tient du côté du public, la salle est plutôt sombre, alors que pour nous les musiciens, tous les balcons éclatent de couleurs, beige et caramel. Je préfère nettement notre place à celle du public (rires).
En 2003, nous jouions Harold en Italie de Berlioz au Carnegie Hall de New York. Dans cette oeuvre, à un moment, trois tuttistes de l’orchestre doivent sortir de scène pour rejoindre l’alto solo au balcon et jouer en quatuor en cordes. Il est déjà assez troublant de sortir de scène quand tout le monde continue de jouer mais à Carnegie Hall, lorsque j’ai commencé à descendre dans le public, une amie dijonnaise m’a reconnue et s’est levée pour me saluer. J’ai dû lui dire du bout des lèvres que je devais me dépêcher de rejoindre le balcon !
La violoniste Janine Jansen. Chaque fois qu’elle se produit avec nous, je suis éblouie par sa technique. Mais elle va plus loin, il y a une âme dans ce qu’elle fait. Cette femme rayonne.
Daphnis et Chloé de Ravel. Cette oeuvre m’envoûte à chaque fois. Le final m’électrise, il y a dans ces rythmes une sève printanière qui me donne la chair de poule. Ravel a été le grand compositeur de ma jeunesse. Mon père, qui était pianiste à ses heures, mettait souvent un disque du Concerto pour la main gauche. J’étais petite et ne saisissais pas tout, mais je sentais le charme particulier de cette musique.
J’aimerais faire une comédie musicale. Avec chanteurs, danseurs et décors, comme à la grande époque de Broadway. Je suis folle d’Un Américain à Paris et je suis toujours admirative des artistes qui savent danser et chanter à la fois. Je n’ai pas renoncé à apprendre à faire des claquettes un jour !
D’être toujours aussi heureuse de faire ce métier. Depuis quinze ans que je suis à l’orchestre, la routine n’existe pas. Je me souhaite encore de longues et merveilleuses années à l’orchestre.