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Claude Giron

Violoncelle

Parallèlement à des études générales, Claude Giron commence le violoncelle et le piano à l’école de musique de Rochefort sur mer. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1986, elle entre en 1988 au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) dans les classes de Roland Pidoux (violoncelle) et Michel Strauss (musique de chambre). Elle obtient, 3 ans plus tard, un Premier prix dans chacune de ces deux disciplines.
Lors de master-classes données au CNSMDP, elle rencontre Aldo Parisot. Après avoir passé un été au Canada, dans sa classe à l’Académie de Banff, elle décide de partir étudier à l’Université de Yale où il enseigne. Munie d’une bourse Fullbright et d’une bourse du Ministère de la culture, elle y passe 3 ans et obtient un Master of Music et un Artist Diploma. Ce séjour lui apporte une expérience importante dans le domaine de la musique de chambre puisqu’elle a la chance de travailler avec le Tokyo String Quartet et d’être lauréate de plusieurs concours internationaux aux Etats-Unis.
A son retour en 1994, elle entre à l’Orchestre philharmonique de Radio France, puis, en 1999, à l’Orchestre de Paris. 
En plus de la musique de chambre qu’elle pratique dans différentes formations, Claude Giron manifeste un vif intérêt pour tous les styles de musique. Elle a enregistré un disque avec le grand pianiste de jazz Ahmad Jamal, participé à de nombreux concerts en orchestre de chambre (European Camerata) et à des ensembles de violoncelles (Octuor de Paris). 
Depuis 1999, elle est en outre membre du groupe Pink Martini qu’elle rejoint à l’occasion de tournées européennes. 
En 2006, elle rejoint le groupe de musique yiddish Sirba Octet avec lequel elle a déjà enregistré plusieurs dont le dernier "Tantz", qui a reçu un vif succès (Choc Classica, 3f Télérama).

Son interview

Comment êtes-vous venue au violoncelle ?

Par le piano ! Il y en avait un chez ma grand-mère sur lequel je reproduisais d’oreille les musiques entendues à la télévision, comme le générique de l’Eurovision. Puis, dans la perspective de pratiquer un deuxième instrument, je suis allée à une journée "Portes ouvertes" de l’école de musique de ma ville. Dans la cacophonie de tous ces instruments joués dans une même pièce, j’ai choisi le violoncelle. Ma professeur à qui je dois tout (ou presque) m’a suivie jusqu’à mes 17 ans.

Un déclic pour devenir musicien ?

Mes parents n’étaient pas musiciens et je n’avais pas idée du bonheur que cela peut être de baigner dans la musique. Mon premier stage de musique à 13 ans a été LE déclic. Après il a fallu convaincre mes parents, et surtout mon père, de me laisser poursuivre. Cela m’a appris la persévérance et l’effort, qualités indispensables dans ce métier. Et au final, je crois que mes parents sont assez fiers de moi !

Le violoncelle ?

Un instrument n’est jamais qu’un outil pour créer, un passeur d’émotions. "Jouer du violoncelle", c’est vraiment un jeu. Qui détend, rend heureux, et vide la tête. C’est une véritable thérapie pour moi. La difficulté technique est là comme un challenge qui ramène à la réalité, comme un défi sportif qui mène à la réussite… ou pas !

Si vous deviez jouer d’un autre instrument ?

La basse électrique ! J’adore le son et j’aimerais savoir improviser. Cela me manque quand je joue dans Sirba Octet (groupe de musique Yiddish). Ce serait le terrain idéal, entourée de mes incroyables collègues qui le font si bien ! L’improvisation permet de se dégager du cadre classique et de libérer la créativité.

Que vous a appris le métier de musicien d’orchestre ?

La vie en communauté au quotidien. On y apprend le respect des autres, on y découvre une pépinière de projets : un concert de musique de chambre, un atelier éducatif ou une tournée à l’étranger... Avec comme but de jouer de la musique ensemble pour un public à qui on a envie de donner le meilleur. On y rencontre l’amitié ou même parfois l’amour. C’est un micro-monde que j’adore !

Le pupitre des violoncelles ?

Certains collègues nous l’envient ! Il a sa couleur propre et sa personnalité dans l’orchestre. Plutôt sympa, rigolard, excellent quand il faut et toujours prêt à fêter anniversaire, naissance, retraite ou autre événement majeur. Cela permet de maintenir le pupitre soudé.

Le répertoire que l’orchestre ne joue pas assez ?

Le répertoire classique (Mozart, Schubert, Mendelssohn) avec des chefs spécialisés dans ce répertoire. Cela nous apporterait une qualité de son, d’écoute, de précision que nous négligeons parfois en grand effectif. Il faudrait l’aborder comme de la musique de chambre.

Un répertoire à explorer ?

La musique ancienne. J’ai fait mettre des cordes en boyau sur un de mes violoncelles. Mon fils et mon compagnon font de la flûte ancienne et j’aimerais partager cela avec eux. Mais c’est une technique bien à part, et je n’ai pas encore trouvé le temps de m’y mettre.

Un chef d’orchestre qui vous a éblouie ?

Lorin Maazel lors d’un concert à Ravello en Italie. Le site était splendide : la scène surplombait une mer bleu azur. Et puis le regard de Maazel quand il se plantait dans le vôtre ! C’était d’une intensité digne de Jack Nicholson dans Shining !

Daniel Harding ?

C'est un chef extrêmement exigeant. malgré sa «relative» jeunesse, il sait exactement ce qu'il veut obtenir. Son discours est très clair et réfléchi. Ses choix de programme sont très séduisants par leur originalité et leur intérêt musical. Personnellement j'y trouve mon compte.