En 1989. J’avais 24 ans et étais alors entouré par des aînés qui avaient pour la plupart vécu la création de l’orchestre.
Plutôt un art de vivre, qui permet, à partir d’une discipline très intime, de s’ouvrir sur le monde et sur les autres.
Étrangement, j’étais réticent à la musique de Richard Strauss. Ce n’est qu’en interprétant Don Quichotte, que j’ai eu la chance de jouer en soliste avec l’Orchestre de Paris, que j’ai eu enfin accès à sa musique.
Il y a dix ans, j’étais à New York et le taxi est parti avec mon violoncelle ! Alors qu’on était en pleine guerre contre l’Irak, Fox TV a passé une annonce tous les jours pour récupérer le violoncelle d’un musicien français (un Jean-Baptiste Vuillaume de 1832). Le chauffeur a mis dix jours pour rapporter l’instrument…
Quand j’en fais, ils ne sont pas très agréables. Je joue un concerto et au moment de commencer, je demande au chef ce que je dois jouer ; et quand il me le dit, je ne me souviens pas du début (rires).
Jean-Claude Killy ; j’adorais sa manière de skier !
L’Œuvre au noir de Marguerite Yourcenar. Le principal personnage du livre, Zénon, dans sa quête, me donne force et courage.
La Sarabande de la Suite n° 5 de Bach, le chef-d’œuvre à l’intérieur du chef-d’œuvre. Et aussi une œuvre méconnue qui me hante, Le Conte, pour violoncelle et piano de Janáček.
Pierre Boulez, qui revendique un artisanat musical du quotidien. Quand Pierre Boulez part en tournée avec ses musiciens, il se place dans un rapport de troupe.
Le sentiment de faire partie et d’être dans une vague, comme un nageur dans un torrent. J’aime l’opéra, mais je n’aurais jamais pu faire toute ma carrière dans une fosse d’opéra. J’aime l’idée de pouvoir regarder moi aussi les gens qui écoutent.
J’arrive vingt minutes avant le concert. Je m’installe pour jouer, à un endroit précis dans les coulisses de la Salle Pleyel, derrière la scène, avec la chaise toujours orientée de la même façon. Il va falloir que je trouve "mon" petit angle mort à la Philharmonie…
Très fier d’appartenir à l’Orchestre de Paris, et surtout très excité et enthousiaste à l’idée de cette nouvelle ère qui s’ouvre à la Philharmonie. Je fais des footings le matin dans ce quartier, je toune autour du parc, je regarde le chantier évoluer. Je suis impatient de voir le bâtiment se couvrir de ses habits de métal !
Idéalement, sur un bateau au large de la côte bretonne…