Je suis à l'orchestre depuis un an. La première année est toujours un peu compliquée car il faut trouver ses marques. Après mes études à Berlin, j’avais fait le choix de revenir à Paris et je ne pouvais pas rêver mieux que de rentrer à l'Orchestre de Paris. Et Paris est une ville que j’adore !
Il est composé de personnalités très diffé-rentes, et en même temps, le groupe est très soudé. Chaque musicien est très investi et accueillant ; c’est ce qui m’a permis de me sentir tout de suite très bien dans l’orchestre. J’y suis très heureuse.
J’ai fait du piano, du trombone et de la guitare électrique. J’adorerais me remettre au trombone, mais le violoncelle restera mon seul et grand amour. Je suis parvenue à créer une véritable intimité avec lui, Et puis, j'aime son rôle à la fois de chant et de basse. Au sein de l'orchestre, nous sommes comblés !
Michel Strauss, mon professeur au Conservatoire, m’a dit une phrase qui m’a particulièrement frappée : « Il faut aller là où l’art n’est pas ». Je ne suis peut-être pas encore prête à aller dans les prisons, les hôpitaux, ces endroits qui ont tant besoin de musique, mais j'ai bon espoir de bientôt concrétiser ce projet avec l’Orchestre de Paris.
En train de travailler mon violoncelle. Le violoncelle est comme une personne avec laquelle il faut entrer en contact ; quand cela ne fonctionne pas, c’est de la faute du musicien, mais quand on s’entend bien, il y a une relation organique, où l’aspect technique se marie avec une dimension physique. Un peu comme un couple qui danse le tango.
Un chef formidable et très exigeant, qui fait énormément travailler les cordes. En répé-tition, on a parfois l’impression qu’il a mille cerveaux. Incroyable. Si bien que les musiciens ont envie de se dépasser sous sa direction.
C’est pour ce plaisir que je suis devenue musicienne. C’est un tel moment de partage ! Les musiciens essaient de donner au public ce pour quoi il est venu, et nous, les musiciens, avons le plaisir de voir les gens heureux.
Le chef Andris Nelsons. Physiquement, il est étonnant : un corps gigantesque avec des bras démesurés. Et quand il dirige, son visage se transforme. Il fait parfois des grimaces involontaires, il regarde les musiciens avec des yeux d’enfant, et sa voix même redevient parfois celle d'un enfant ! On se sent sous le charme et totalement inspiré sous sa direction.
The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson. Un film complètement loufoque, avec des couleurs incroyables et un univers très drôle, très travaillé. J’adore cet hôtel grandiose, comme une maison de poupées au milieu de la montagne.