J’ai joué une fois avec James Brown ! Cela se passait six mois avant qu’il meure, et c’était fascinant. Il possédait une telle énergie, une véritable bête de scène. En musique classique, de nombreux solistes possèdent une technique parfaite mais peu dégagent une électricité comparable devant un public.
C’est pourtant le cas de musiciens comme Janine Jansen ou Valery Gergiev.
Comme un aboutissement : un rêve qui se réalisait ! Depuis mes études au Conservatoire, l’Orchestre de Paris était comme un Graal pour moi.
J’y suis né puis je suis arrivé en France à cinq ans. Mais plus que de la Bulgarie, c’est de la culture slave en général dont je me sens proche. La culture slave, c’est le coeur sans filtre. Unpeu comme dans les romans de Dostoïevski, quelque chose d’immensément raffiné et enmême temps de passionné, voire de sauvage.
J’adore la lutherie. C’est fou de réaliser qu’il y a 300 ans, des luthiers qui étaient en fait de vrais ingénieurs, ont atteint avec les moyens de l’époque une perfection qu’on n’a fait qu’imiter depuis. C’est incroyable ce qu’on peut faire en assemblant quelques morceaux de bois !
Savoir mettre son ego de côté pour être au service du collectif, toujours se remettre en question et être à l’écoute en permanence.
Il est d’une grande intégrité par rapport à la partition et possède une analyse musicale exceptionnelle. D’une part, on enrichit son jeu personnel et d’autre part il incite l’orchestre à plus d’autonomie dans l’exécution, ce qui me paraît idéal !
Valery Gergiev. Nous avons joué avec lui la Symphonie fantastique. Nous avons très peu répété, et pourtant en concert, il a pris des risques interprétatifs démentiels et nous a absorbés dans sa spirale. Il est comme un loup, son charisme est tel qu’on est happé, on n’a pas le choix, on le suit !
Dans un planeur. J’ai longtemps eu peur de l’avion, mais quand on est dans un orchestre, cela peut poser quelques problèmes pour les tournées (rires). Puis j’ai fait un baptême de parapente et j’ai attrapé le virus ! Plongée, parapente, escalade… j’adore toutes les activités un peu dangereuses ! Pas pour l’adrénaline, mais pour le dépassement de soi. Un peu comme le violon, ce sont des sports de maîtrise et d’exigence.
Elle nécessite trop de sacrifices et de nerfs. Je préfère me mettre au service de la collectivité, et puis j’aime tellement la musique d’orchestre que je ne pourrais pas me passer des symphonies de Brahms ou Beethoven.
La Troisième Symphonie de Beethoven, c’est le morceau qui me redonne foi en l’humanité quand je n’y crois plus trop ! Si un être humain a été un jour capable d’écrire cette oeuvre, cela signifie que tout n’est pas perdu et que le meilleur peut toujours arriver.
J’adore la littérature russe. Notamment Vladimir Nabokov, qui reste profondément russe, qu’il écrive en français ou en anglais ! Ada ou l’ardeur a été un immense choc. C’est l’intelligence incarnée.