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Emmanuel Hollebeke

Percussions

Né le 29 janvier 1990, Emmanuel Hollebeke commence le piano à 5 ans avec Nicole Simon Laroche puis se dirige deux ans plus tard vers la percussion qu'il étudie avec François Vilacèque au CRD (Conservatoire à Rayonnement Départemental) de Bourg-La-Reine/Sceaux (92). 
En 2008, il se perfectionne avec Francis Brana au CRD de Créteil (94) et entre à l'unanimité au CNSMDP (Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Paris) où il travaille avec Michel Cerutti. Il obtient en 2013 le Master de Percussion mention très bien. 
Passionné par le répertoire symphonique orchestral, il se produit avec des formations telles que le Gustav Mahler Jugendorchester, l'orchestre National de France ou l'Orchestre Philharmonique de Radio France dirigés par Daniele Gatti, Sir Colin Davis et Esa-Pekka Salonen. 
Il intègre l'Orchestre de Paris en septembre 2012. 

Son interview

Un souvenir de votre audition ?

Le souvenir de ne pas avoir éclaté de joie à l’annonce de ma nomination par respect pour l’autre finaliste. Puis la certitude que ma vie allait changer.

L’instrument où vous êtes le plus à l’aise ?

Le tambour de basque ! C’est un instrument très festif et démonstratif et il produit toujours son effet sur le public.

Le déclic pour devenir musicien ?

En entendant le roulement de timbales à la fin du Lacrymosa du Requiem de Mozart. Un choc !

La plus belle qualité de votre directeur musical, Paavo Järvi ?

Il laisse libres les musiciens. Et puis, il m’a titularisé à mon poste !

Un compositeur au-dessus de tous les autres ?

Établir une hiérarchie entre les compositeurs n’a pas grand sens, mais si je devais n’écouter qu’un seul compositeur le reste de ma vie, ce serait Bach dont la musique m’apaise toujours et ne me lasse jamais.

Un chef qui vous a particulièrement impressionné ?

Riccardo Chailly. Il m’avait lancé un terrible regard en répétition car j’avais oublié un coup de cymbale dans Daphnis et Chloé de Ravel. C’était l’une de mes premières séries à l’Orchestre de Paris et un régisseur était venu me faire savoir à la fin de la répétition que Riccardo Chailly souhaitait me recevoir dans sa loge. Vous pouvez imaginer mon émotion ! Mais le maestro m’accueille avec un grand sourire et son accent italien puis me montre la partition où il avait entouré en rouge le coup de cymbale. C’était d’une grande élégance de sa part de me le dire en tête-à-tête car je débutais dans l’orchestre. Et je me souviendrai toujours du sourire qu’il m’a fait après cette note de cymbale lors du concert...

Un conseil pour un jeune percussionniste ?

Ne pas avoir peur de la frappe. Pour avoir un beau son charnel, il faut toujours porter un coup appuyé !

De quel autre instrument aimeriez-vous savoir jouer ?

Le cor, sans hésitation ! Il peut jouer grave, aigu, doux ou très sonore et dispose d’une somptueuse palette de timbres.

Une musique qui vous a longtemps obsédé ?

Le Boléro de Ravel. Un rythme que je faisais continuellement partout où j’allais, sur le rebord des tables, des chaises, avec mes bâtons de ski et même sur la pression d’une cocotte-minute !

Où peut-on vous trouver quand vous n’êtes pas sur scène ?

Sur mon vélo, que je pratique en compétition. J’ai d’ailleurs remporté l’an dernier la course du Val de Seine ! Ou sur les routes, en train de courir (j’ai déjà couru quatre marathons).

Qu’apportez-vous toujours en tournée ?

J’emporte toujours mes chaussures de sport et mes affaires de piscine.

Votre état d’esprit actuel ?

Très fier de faire partie de l’Orchestre de Paris, pour très longtemps, j’espère. Quand je vois Bernard Cazauran, contrebasse solo maintenant à la retraite, j’espère avoir la même passion que lui à 65 ans !

Le plaisir de la scène ?

Immense ! C’est le moment de la semaine que je préfère. Pendant le concert, l’esprit et le corps se mobilisent pour la musique. C’est une sorte d’abandon de soi et de tout ce qui peut nous occuper l’esprit dans la vie quotidienne. C’est un état finalement assez proche de celui qu’on connaît dans la pratique du sport.