Je voulais faire comme mon père ! Il était professeur au conservatoire et trompette solo de l’Orchestre de Nancy. Si l’on rajoute que mon frère est trompette solo à l’Orchestre de Cannes, et qu’un de mes fils est trompettiste à la Musique de l’air de Bordeaux, c’est une véritable dynastie ! (rires)
À apprendre justement. Et plus j’avance, plus je me rends compte combien je dois apprendre.
Le Concerto pour orchestre de Bartók. C’est une oeuvre qui utilise de nombreuses possibilités de la trompette et qui a été sublimée par l’interprétation d’Esa-Pekka Salonen lors de sa dernière venue à l’Orchestre de Paris.
J’ai une véritable bête noire : la Symphonie n° 5 de Mahler. Heureusement, nous sommes complémentaires avec mon collègue Frédéric Mellardi. Ce qui l’attire ne m’attire pas forcément et vice versa. Même s’il faut parfois négocier (amicalement) comme lorsque nous voulons jouer tous les deux le Magnificat de Bach !
Je resterais chez les cuivres et choisirais le cor. Il a l’avantage d’être bien plus sollicité que la trompette. Lors de certains concerts, les trompettistes sont parfois plus spectateurs qu’acteurs.
Mozart, car était-ce inné ou le fruit d’un travail acharné, sa musique possède une fluidité incomparable. On n’y sent jamais l’effort.
Une phrase que disait souvent mon père : "La trompette, c’est le soleil de l’orchestre". C’est un instrument qui est à la fois, brillant et éclatant mais on peut parfois s’y brûler…
Une femme bien sûr ! Un être très complexe qu’il faut savoir surprendre avec douceur. Et surtout, être toujours éperdument amoureux d’elle.
De toujours garder de la rigueur dans le travail. Si l’on veut rester à un haut niveau, il faut accepter de se remettre en cause chaque jour.
La musique de film. Les partitions de Jerry Goldsmith, John Williams ou Hans Zimmer, regorgent d’idées superbes. Et quels orchestrateurs ! Ce répertoire mériterait d’être mis davantage en valeur par les grands orchestres.
Lorin Maazel. D’une intelligence hors-norme. Il était très exigeant et je lui dois le plus beau concert de ma vie ; en tournée, avec une Mer de Debussy d’anthologie. Je lui dois aussi un grand moment de solitude lorsque nous avons joué Le Sacre du printemps de Stravinski. Venant d’arriver à l’orchestre, lors d’une répétition, je suis parti au mauvais moment et son regard m’a littéralement pétrifié.
Les gens sont très réactifs. J’aime les entendre applaudir entre les mouvements. C’est important que le public s’exprime en direct. Je dois rajouter, hélas, que cette tendance tend déjà à disparaitre et je le déplore.
Je prends mon bateau et je fais le tour de l’Atlantique. J’espère pouvoir le faire réellement lorsque je partirai à la retraite.