Sur une idée originale d'Eric Picard
Concert avec entracte - fin du concert aux environs de 22h30
Dans l’atmosphère "fumante" d’un "laboratoire expérimental", Pierre Boulez organise en 1953 les Concerts du Petit Marigny, qui prennent un an plus tard le nom de Domaine musical. En les accueillant dans un petit théâtre d’essai, Jean-Louis Barrault ne fait pas que leur offrir un toit : il ouvre son aile à de premières fabrications de concerts, où l’utopie comme le pragmatisme sont mis à l’épreuve d’un artisanat de chaque jour.
Se donnant les moyens de "faire l’école buissonnière" pour rencontrer des œuvres et des figures de compositeurs tenues loin des sentiers battus, Pierre Boulez ouvre dès cette époque les croisées d’un cheminement multiple de compositeur, chef d’orchestre, auteur, fondateur…
Le programme des jeudi 27 et vendredi 28 mai donne à entendre, tel un
"paysage en mosaïque", des œuvres ou extraits d’œuvres choisis par
Pierre Boulez. Cet "autoportrait" musical traverse un siècle de création
pendant lequel les questions d’héritage, de liberté formelle, de
renouvellement sonore, d’invention rythmique, et le rejet des carcans ou
des schémas préconçus auront eu une acuité particulière.
Réparti sur deux soirées, le programme suit une progression par grandes
périodes : I. Brève anthologie ; II. Une autre génération ; III. Et
maintenant ?
Au milieu de ce parcours à grandes enjambées, des musiciens suggèrent d’inscrire la marche plus intime du quotidien. S’arrêtant en chemin, ils imaginent, esquissent, ébauchent, retracent un portrait de l’homme avec lequel ils travaillent… prenant à la faveur du soir une aura de complicité, de conspiration et de jeu qui côtoie l’ouvrage du jour.
Initiée par Eric Picard, violoncelle solo de l’Orchestre de Paris, la
mise en miroir d’un "portrait" et d’un "autoportrait" engage des regards
décalés, des questions, des exclamations. La soirée du jeudi 27 mai se
clôt ainsi sur un "Essai de portrait", adressé à Pierre Boulez par des
musiciens bien déterminés à lui conter une certaine histoire de l’homme
qui naquit en mars 1925
à Montbrison…
Sarah Barbedette
Propos recueillis par Jean-Pierre Derrien
Ce parcours contient des invariants, les musiciens de la première moitié du 20e siècle : Debussy, Ravel, les trois Viennois, Varèse, Bartók et Stravinski. Ce sont eux qui m’ont influencé au moment de ma formation, leur qualité technique est indiscutable. Et, s’ils ne me servent plus guère en tant que compositeur, je les dirige toujours avec intérêt. Mais leur temps avec moi s’est estompé, sans doute parce que j’en éprouve moins le besoin. Ce qui me préoccupe encore, c’est ma génération, et bien sûr les plus jeunes.
Ce parcours n’est pas une encyclopédie, car j’aime aussi dans le 20e siècle Janáček, Szymanowski (un étrange et surprenant avatar de Scriabine) et Scriabine lui-même. C’est plus tard que Mahler et Wagner me sont devenus vraiment familiers, un peu par hasard : Wieland Wagner m’a invité à diriger Parsifal, alors que je n’avais jamais dirigé une note de Wagner. Vous connaissez la suite !
Mahler était très peu joué dans la France nationaliste de ma jeunesse, sans parler de la période nazie. Il m’a été révélé en Allemagne par Hans Rosbaud… et si l’on voulait remonter plus haut, on irait jusqu’à Guillaume de Machaut, mais cela ferait huit jours de programmes !
La génération intermédiaire ?
Messiaen et Carter sont aussi dissemblables que possible. L’un a présidé
à ma formation, alors que j’ai connu Carter beaucoup plus tard, par
l’intermédiaire de William Glock, le patron de la musique à la BBC. Deux
univers qui continuent à m’être familiers…
Ma génération ?
Historiquement, ce fut d’abord la rencontre avec Stockhausen pendant les
quelques mois où il a étudié à Paris, au début des années 50 : une même
exigence nous a rapprochés à ce moment-là. Plus tard, tout en
continuant à le diriger, je me suis senti plus éloigné de sa musique la
plus récente, peut-être l’effet théâtral ?
Berio et Ligeti, en revanche, me sont demeurés familiers. J’ajouterai
Donatoni : ses œuvres sont si bien faites, sans évolution apparente,
tellement monomaniaques !
J’ai connu Marc-André Dalbavie à sa sortie du Conservatoire et nous
l’avons programmé très tôt à l’Ensemble intercontemporain. Il avait déjà
un talent et une pratique musicale bien plus développés que je n’avais à
son âge ! J’ajouterai Philippe Manoury et, d’ailleurs, tous les deux
ont été en résidence à l’Orchestre de Paris, mais je pourrais ajouter
une belle brochette d’espoirs qui se sont transformés en talents
éprouvés.
Pour Helen Grime, c’est à une initiative du London Symphony Orchestra
que j’ai fait sa rencontre, lors de lectures-ateliers d’œuvres
nouvelles. J’étais dans la situation de "grand témoin". En fait,
l’obligation de réagir vite était plutôt celle d’un critique musical.
C’est la raison de la présence, dans ce parcours, de cette œuvre bien
rédigée et personnelle. De Jean-Baptiste Robin, je ne pourrai vous
parler que lorsque j’aurai lu et assimilé la partition.
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