Pierre Boulez

(1925-2016)

Hommage à ce grand chef d'Orchestre qui fut un ami très cher de l'Orchestre de Paris

Week End spécial

Pierre Boulez a marqué la vie musicale de son empreinte. Pour tous ceux qui l’ont côtoyé et qui ont pu apprécier son énergie créatrice, son exigence artistique, sa disponibilité et sa générosité, sa présence restera vive et intense. Il lègue aujourd’hui à l’ensemble de la communauté musicale un héritage dont nous ne prenons peut-être pas encore la pleine mesure.Son parcours, d’une incroyable richesse, le place au centre de la vie musicale au xxesiècle. Compositeur en quête de nouveaux territoires, chef d’orchestre à l’oreille acérée, protagoniste d’une nouvelle politique culturelle : autant de visages et autant de gestes visionnaires mis à profit de la communauté des musiciens, des amateurs de musique d’aujourd’hui et de demain. Pierre Boulez, c’est aussi une force de conviction, un engagement inaltérable pour la création et la transmission de la musique. « Prouver le mouvement en marchant, tel est le but », disait-il. En témoignent des structures qui n’auraient jamais vu le jour sans son action : l’Ircam, l’Ensemble intercontemporain et la Cité de la musique — enfin, la Philharmonie de Paris, devant laquelle il s’est doucement effacé.
Il y a moins d’un an, alors que la Philharmonie accueillait ses premiers concerts, une exposition célébrait son quatre-vingt-dixième anniversaire. Elle montrait combien le créateur était inscrit dans son temps, acteur fondamental de la constellation artistique de la seconde moitié du XXe siècle. Elle rendait aussi compte de la profusion de sensibilités dont il s’était nourri, abattant définitivement le préjugé de « rationnalisme » qu’on lui associait parfois encore. Pierre Boulez était tout autant ouvert et affable — bien sûr, parfois cinglant — qu’il était secret, mystérieux…Il concluait ainsi, en empruntant une expression à André Breton, une conférence à Darmstadt au début des années 1960 : « Je suis sûr qu’il existe dans tout grand compositeur (tout grand créateur) un “noyau infracassable de nuit” ! Quand il le voudrait, il ne pourrait arriver à détruire en lui cette source profonde et inépuisable de radiation (le don, quoi qu’il arrive, résistera à toute approche purement rationnelle) — il ne pourra le dégrader qu’en le saccageant, ou en l’oubliant, par haine, ou par dérision. Ces intentions ne sont pas encore miennes… J’ai confiance en ce “noyau de nuit”, qui subsistera après l’éclat d’un moment dispersé. »
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