Retour

Bastien Pelat

Flûte

Après avoir débuté la flûte en Aveyron, Bastien Pelat obtient une médaille d’or puis un premier prix de perfectionnement au CNR de Lyon dans la classe de José-Daniel Castellon avant d’intégrer le Conservatoire de Paris – CNSMDP. Il y obtient les premiers prix de flûte (dans la classe de Pierre-Yves Artaud) et de musique de chambre (dans les classes de Michel Moraguès et Laszlo Hadady).
Il intègre durant deux étés l’orchestre de la Pierre Monteux School (USA). En 1996, une bourse lui permet d’être stagiaire dans l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, qu’il rejoint en tant que seconde flûte pour la saison 1998-1999.
En 2002, il est nommé co-soliste à l’Orchestre de Chambre de Lausanne, puis flûte solo de l’Orchestre National des Pays de Loire en 2006. En 2008, Il rejoint les rangs de l’Orchestre de Paris.
Il se produit également en musique de chambre au sein de diverses formations avec lesquelles il participe à de nombreux festivals (Vieux Lyon, festival du Périgord Noir, du Larzac, Hugo Wolf Akademie).

Son interview

Comment avez-vous découvert votre instrument ?

Dès l’âge de 5 ans, je ne sais pas pourquoi, je voulais faire de la flûte. J’ai essayé de comprendre les raisons de cette passion, car je ne viens pas d’une famille de musiciens. Un mystère…

La carrière de soliste ?

Non, je n’y ai jamais pensé. C’est le jeu d’ensemble qui me fait vibrer !

Quel effet cela fait d’être à l’Orchestre de Paris ?

Je suis très heureux de faire partie de ce magnifique orchestre. Il y a une telle envie de jouer, un engagement total avec des grands solistes et des chefs qui nous porte littéralement !

Quel a été le grand choc musical de votre adolescence ?

Mahler. Le dernier mouvement de la Troisième Symphonie par Leonard Bernstein, sublime ! Maintenant que je joue ses symphonies à l’orchestre, tout prend bien sûr une dimension supplémentaire. Rien n’est comparable en termes de sensations !

Une devise ?

Quand j’étais étudiant à Lyon, le violoniste Tibor Varga donnait souvent cette recommandation aux élèves : "Si vous n’entendez pas votre voisin de pupitre à côté de vous, c’est que vous jouez trop fort". C’est devenu une sorte de devise.

Un répertoire de prédilection ?

J’ai un amour tout particulier pour la musique de Brahms, et pour le répertoire romantique et postromantique allemand en général (Schumann, Strauss, Mahler).

Le souvenir d’un moment embarrassant ?

Lors d’un de mes premiers concerts avec Paavo Järvi, alors que la Deuxième Suite de Daphnis et Chloé commence aux flûtes, je m’aperçois sur scène que je n’ai pas ma flûte piccolo ! Je suis reparti la chercher en courant dans les coulisses de Pleyel, (d’autant plus rapidement que tout l’orchestre m’attendait). Lorsque la musique a commencé, j’étais essoufflé mais soulagé !

Un répertoire que vous avez découvert ?

Le baroque. Notamment grâce à un enregistrement de L’Office des Ténèbres de Couperin qui a été une révélation lorsque j’étais étudiant ! La musique de Bach évidemment, plus particulièrement ses cantates. Si je devais emporter un disque sur une île déserte, ce serait l’une d’entre elles.

Quel métier auriez-vous aimé faire si vous n’étiez pas devenu musicien ?

Un métier en rapport avec la nature certainement. Photographe, entomologiste… J’adore les insectes. Venant de la campagne, je n’ai pas d’appréhension. Au contraire, ils m’attirent !

Dernier coup de cœur ?

L’exposition Bill Viola au Grand Palais. J’admire ses vidéos immobiles qui se mettent tout à coup en mouvement. Je fais moi-même beaucoup de photos, notamment en macro. Donnez-moi un mètre carré dans un jardin et je suis heureux ! Quand on regarde de près les choses, à quoi ressemble une fleur, l’écorce, une goutte d’eau, le spectacle est fascinant !

Vous plaquez tout. Où allez-vous ?

Je fais le tour du monde ! J’adore voyager et me laisser porter par les rencontres et les envies. Islande, Madagascar, Costa Rica… et tant d’autres pays à découvrir. Je trouve toujours un intérêt à chaque endroit. En musique, c’est un peu pareil : je peux écouter l’intégrale d’un compositeur une semaine entière, puis passer à un autre.