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Stanislas Kuchinski

Contrebasse

Stanislas Kuchinski commence ses études musicales à Douai où il obtient les prix de piano, d’harmonie, de contrepoint et d’accompagnement au piano.
Il entre à l’âge de 16 ans au CNSM de Paris où il étudie la contrebasse dans la classe de Jean-Marc Rollez, la musique de chambre, l’analyse musicale et la classe de pédagogie. Il obtient le 1er prix à l’unanimité de contrebasse et le Certificat d’aptitude aux fonctions de professeur de contrebasse.
Stanislas Kuchinski partage alors ses activités de musicien-interprète et de professeur, en se produisant dans des grands ensembles comme l’Opéra de Paris ou l’orchestre de Bretagne, ou comme contrebasse-solo dans des formations de chambre comme l’orchestre de chambre de la Gironde ;  et en enseignant successivement au CNR de Cergy-Pontoise et à l’ENM de Bourges. Il continue parallèlement  à étudier l’orchestration et la direction d’orchestre. 
Stanislas Kuchinski est contrebassiste de l’orchestre de Paris depuis 2002, il participe activement à la vie de l’orchestre en se produisant régulièrement dans les concerts-maternelles, des concerts de musique de chambre et en encadrant chaque saison des stagiaires du CNSM et du CRR de Paris depuis la création de l’académie de l’orchestre de Paris.
En dehors de l’orchestre de Paris, Stanislas Kuchinski joue occasionnellement dans des formations très variées comme le Sirba Octet, l’ensemble Les Dissonances, Richard Galliano Sextet, et participe à des festivals estivaux tels le Festival des Arcs ou le 8 de Montcabrier. Il est également très actif dans le domaine des orchestrations et des arrangements, il a écrit de nombreuses adaptations pour orchestres junior et pour des ensembles avec contrebasses. Il écrit également des arrangements symphoniques pour des groupes de musique hip-hop ou pop-rock.
Stanislas Kuchinski dirige l’orchestre symphonique du conservatoire de Châtillon (92) depuis 2008, orchestre mélangeant les élèves de haut niveau du conservatoire (dans lequel il est également professeur de contrebasse depuis 1996) et des musiciens amateurs. Il monte  avec cet orchestre des spectacles ambitieux, mélangeant la musique classique, le jazz, le rock ou le hip-hop, mais aussi des opéras et des ballets. Il conçoit également chaque année des spectacles dédiés au jeune public avec récitant et orchestre de chambre sur des thèmes tels : Peer Gynt, Carmen ou Ma Mère l’Oye… 

Son interview

La Philharmonie ?

Depuis notre installation, nous avons un rapport incroyable avec le public, très différent des autres salles auxquelles nous étions habitués. On voit le public, on le sent réagir, et cela donne un halo d’ondes positives qui converge vers l’orchestre.

Le choix de votre instrument ?

J’ai eu la chance d’avoir un oncle qui possédait un orgue Hammond chez lui. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais c’est vite devenu mon jouet favori. C’est au moment de l’adolescence que j’ai découvert l’orchestre et la contrebasse. J’ai tout de suite adoré le contact physique très charnel avec l’instrument.

La plus belle œuvre composée pour votre instrument ?

Sans conteste, le Concerto pour contrebasse en si mineur de Bottesini, un contrebassiste, compositeur et chef italien qui a dirigé la première d’Aida au Caire. Ses œuvres sont d’un incroyable lyrisme avec des parties pour la contrebasse dignes d’un opéra de Verdi.

Le compositeur symphonique qui a écrit le mieux pour votre instrument ?

En 2002, l’orchestre a donné un concert avec quatre œuvres de Dutilleux au programme. Chaque œuvre avait une incroyable partie de contrebasses. Dutilleux semblait connaître parfaitement la contrebasse, tant au niveau des harmoniques que du rendu des effets rythmiques. J’ai eu la chance de le rencontrer une fois et j’ai pu constater qu’il avait une idée extrêmement précise du son qu’il recherchait.

De quel autre instrument aimeriez-vous savoir jouer ?

De la batterie et des percussions en général. J’ai la chance d’être placé sur scène juste à côté des percussions. J’adore les effets de ponctuation qu’ils donnent, qui sonnent souvent comme des apothéoses. Ils m’impressionnent beaucoup car ils doivent toujours placer des coups très justes à des moments très précis. Ils n’ont pas le droit à l’erreur. Dans mes rêves, je suis à la cymbale !

Le mot musical que vous préférez ?

"Lirico", car j’adore l’opéra ! Accompagner des chanteurs crée toujours une ambiance particulière dans la salle, même s’il est très rare que les contrebasses aient des choses très chantées, très mélodiques à jouer. Nous jouons rarement Verdi, alors je me suis particulièrement régalé lors de notre dernier concert avec la Messa da requiem de Verdi !

Un répertoire que l’orchestre ne joue pas assez ?

Mozart et tout le répertoire classique. C’est d’autant plus dommage que l’orchestre y excelle à mon avis.

Vos projets en-dehors de l’orchestre ?

J’écris de nombreux arrangements, notamment pour un collectif de rappeurs ; cela a donné naissance à "Hip Hop Orchestra". C’est un projet très enrichissant qui mélange rap et hiphop avec la musique classique. Dernièrement, j’ai écrit un rap wagnérien sur le thème des Adieux de Wotan

Votre devise ?

"Le meilleur reste à venir". Malgré tout ce qui peut arriver, je suis et je reste un éternel optimiste ; j’ai tendance à ne voir que les belles choses de la vie.

Votre engagement vis-à-vis de l’orchestre ?

D’être toujours en forme, bien prêt et de bonne humeur. Je veux que le chef et que tous mes collègues puissent attendre de moi autant que ce qu’ils me font parvenir.

Que faites-vous après un concert ?

On reste un moment en coulisses avec les contrebassistes de l’orchestre. Cela permet de décompresser ; on parle du concert, parfois autour d’une collation, voire d’une séance de dégustation. C’est très agréable et cela renforce ensuite notre force collective sur scène !