Retour

Maud Ayats

Violon

Née à Lyon en 1976, Maud Ayats entre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris en 1994, dans la classe d'Olivier Charlier. En 1997, elle obtient le Premier prix de violon à l'unanimité, puis, l'année suivante, le Premier prix de musique de chambre et le Diplôme de formation supérieure mention très bien.
Elle se consacre alors à la musique de chambre, en particulier au quatuor à cordes. Elle entre dans la classe du Quatuor Ysaÿe au Conservatoire national de région de Paris, puis à ProQuartett où elle participe à de nombreuses master-classes (Quatuor Berg, Quatuor Hagen, Walter Levin). En 2000, elle bénéficie également de l'enseignement du Quatuor Amadeus à l'Académie de Londres. Depuis, Maud Ayats se produit régulièrement lors de festivals de musique de chambre, dans diverses formations.
Elle fait partie de l'Orchestre de Paris depuis 2003.

Son interview

Comment êtes-vous venue au violon ?

En CE1, une élève a apporté un violon en classe, et j’ai eu le coup de foudre pour l’instrument. Plus tard, j’ai retrouvé cette fille lors du concours d’entrée au Conservatoire de Paris ! Nous avons continué nos études ensemble et sommes restées amies.

Quel effet cela fait d’appartenir à l’Orchestre de Paris ?

Je suis très fière, car c’est un orchestre magnifique. Je me régale en écoutant mes collègues que je trouve tous incroyablement talentueux.

Votre rapport à l’instrument ?

C’est mon compagnon de vie depuis toujours. Il me confronte à mes limites, ce qui n’est pas toujours confortable. Mais quand on s’entend bien, c’est la plus enrichissante des relations.

Le public de la Philharmonie ?

J’adore quand il applaudit entre les mouvements. Cela montre qu’il découvre et qu’il n’a pas peur de montrer ses émotions. De nombreuses personnes font la démarche d’aller au concert pour la première fois, et je trouve cette curiosité merveilleuse !

Quel compositeur auriez-vous aimé rencontrer ?

Beethoven, je lui aurais demandé comment il a pu canaliser autant de violence dans autant de beauté.

La musique de chambre ?

Elle est vitale pour contrebalancer le collectif de l’orchestre. On y fait souvent des rencontres magnifiques. On y côtoie des individualités qu’on ne soupçonnait pas ; des personnalités plus effacées et qui se révèlent dans l’intimité. Et puis le répertoire pour les cordes est incroyable...

Si vous n’étiez pas devenue musicienne ?

J’aurais aimé être danseuse. J’envie la liberté des danseurs qui utilisent tout leur corps des pieds jusqu’à la tête pour s’exprimer. Les spectacles de danse contemporaine me bouleversent.

Que vous a appris votre métier de musicien ?

À accepter les autres tels qu’ils sont. J’y travaille tous les jours sans toujours y arriver, mais je m’améliore ! C’est une grande leçon que de vivre dans un groupe aussi important que l’est un orchestre.

Un modèle ?

Janine Jansen. Elle possède un jeu incroyablement généreux et complet, à la fois racé et puissant... Une artiste unique !

Avec quel musicien non-classique aimeriez-vous jouer ?

Avishai Cohen, un contrebassiste qui mélange jazz et musique juive. Sinon, j’adore le rock ! J’aurais adoré jouer avec Jeff Buckley dont la voix me touche au plus haut point.

Vos passions en-dehors de l’orchestre ?

La cuisine. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est de partir de rien et d’arriver à quelque chose qui donne du bonheur à mes enfants.

Un livre de chevet ?

En ce moment, je lis La Horde du Contrevent d’Alain Damasio et j’aime beaucoup. C’est l’histoire d’un groupe dont la quête prend un sens différent pour chacun de ses membres. Une façon d’illustrer que le plus important n’est pas ce qu’on trouve au bout, mais le chemin. Sinon, à mon chevet, il y a les Lettres à un jeune poète de Rilke et Victor Hugo…

Vous plaquez tout, où allez-vous ?

Aux Antilles, et je fais de la plongée ! Quand on nage dans ces belles mers chaudes, on a l’impression de voler.