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C'est tout le génie viennois qui est ici convoqué avec des partitions composées à un siècle d’intervalle : le somptueux Concerto n° 23 et la puissante Symphonie "Titan", qui fit passer Mahler du statut de chef à celui de compositeur.
Olivier Messiaen considérait le Concerto n° 23, avec son Adagio bouleversant et "prophétique", comme la plus belle partition de Mozart, et il est vrai que sa perfection harmonique et mélodique, ombrée d’un dramatisme digne de Don Giovanni, en font l’un des sommets absolus de la musique concertante. En regard, la Symphonie n°1 de Mahler, longtemps incomprise, dresse ses quatre mouvements où se déploie déjà, en devenir, tout l’art du compositeur : la création d’envoûtantes et statiques nappes sonores, la réactivation tragique de l’esprit du Lied, le sens de l’ironie citationnelle et de la parodie, mêlant gravité et futilité, l’inspiration méditative mais ourlée d’ombres fantastiques. C’est au poète Jean-Paul, aimé de Schumann, que renvoie en effet le surnom de "Titan", comme un hommage au romantisme et la promesse de son dépassement.