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Raphaël Jacob

Violon

Né en 1987, Raphaël Jacob obtient le Premier prix de Violon de la Ville de Paris en 2001 dans la classe d'Anne Wiederker ainsi qu'un Premier prix de Musique de chambre.
Il poursuit ses études avec Igor Volochine au Conservatoire à rayonnement régional de Versailles où il obtient une médaille d'or en 2004 et un prix de perfectionnement en 2005.
Il entre en 2006 au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans la classe de Régis Pasquier, qui l'invite à jouer avec lui dans le cadre de concerts de musique de chambre.
En avril 2008, Raphaël Jacob remporte le Concours de violon du Lions Club en Bretagne. L'année suivante, il est lauréat Génération Spedidam.
Il s'est produit dans plusieurs festivals comme Musique au Cloître à Nîmes avec des artistes tels que Claire Désert, Roland Pidoux, ou encore Emmanuel Strosser, L'heure musicale d'Eygalières, Musique dans le Grésivaudan.
En 2009, il interprète le Concerto pour violon de Tchaïkovski sous la direction de Carlos Dourthé, chef assistant de Kurt Masur.
Avec sa sœur Sarah Jacob et l'altiste Jérémy Pasquier, il fonde un trio à cordes qui obtient un prix au Forum de Normandie et bénéficie des conseils de Jean Mouillère et Bruno Pasquier. En 2010, le trio entre dans la classe du quatuor Ysaÿe.
Raphaël Jacob intègre l'Orchestre de Paris en 2011.
Raphaël Jacob joue un violon d'Andrea Guarneri de 1744 prêté par le Fonds Instrumental Français.

Son interview

Les qualités indispensables pour devenir musicien d’orchestre ?

Il faut bien sûr être en rythme, avoir une belle sonorité, mais le plus important, on s’en aperçoit au fur et à mesure de la pratique d’orchestre, c’est l’écoute. Écouter les autres, écouter autour de soi...

Ce que vous a appris votre métier de musicien d’orchestre ?

On rencontre chaque semaine tant de personnalités musicales; on en apprend tellement dans tous les domaines, qu’il s’agisse de la gestion du temps, de la projection du son ou de la façon de le modeler. On travaille seul chez soi, et on se souvient de l’indication d’un grand chef... qui nous servira pour un quatuor, un concerto ou une pièce solo. Chaque facette de ma pratique instrumentale s’enrichit des autres.

Comment êtes-vous venu au violon ?

J’aimais l’idée qu’un violoniste fabrique son propre son. Il existe tellement de paramètres : la morphologie et la hauteur du bras, la position des doigts... tellement de facteurs qui rendaient le violon si fascinant. 

D’autres répertoires que classiques ?

J’adorerais faire du jazz. Pour un musicien, c’est fascinant d’avoir une telle sensation de liberté. Certains improvisateurs jazz se jouent des cadres avec une liberté que j’aimerais développer moi-même.

Quelle musique jouez-vous pour un ami ? 

Les Sonates et Partitas de Bach, parce qu’on joue tout seul, durant une heure et demie, une musique d’une richesse insensée.  

Votre premier concert ? 

Un concerto de Mozart par le pianiste Christian Zacharias au Festival de La Roque d’Anthéron lorsque j’avais quatre ou cinq ans. C’était un concert tardif; il y avait la lutte contre la fatigue du petit garcon que j’étais mais aussi l’éblouissement de découvrir une musique sublime. 

Un chef qui vous a ébloui ? 

Esa-Pekka Salonen dans Elektra. Il possède une énergie démentielle et connaît parfaitement les œuvres, mais il ne sépare jamais l’aspect théorique et analytique de l’instinct musical. Un des grands enjeux de l’interprétation est de réussir à concilier rationnel et irrationnel, et avec Salonen, l’alchimie se fait idéalement.

Un compositeur que vous auriez aimé rencontrer ?

Mozart, car il a l’air aussi fou que génial ! J’aurais aimé comprendre comment, si jeune, il pouvait écrire une telle musique. Je trouve très savoureux qu’un personnage aussi exceptionnel ait été aussi délirant !

Comment le format du concert classique peut-il être amélioré ?

Il est crucial de faire venir un nouveau public, et d’inciter les gens à revenir souvent au concert. Les musiciens ont parfois tendance à donner des programmes trop copieux. Or, la musique se déguste comme un thé très subtil, les saveurs sont parfois plus difficiles à assimiler, car il y a moins de sucre. Pour donner goût à cette subtilité, il faut faire attention à ne pas donner des programmes trop longs.

Vos projets en-dehors de l’orchestre ? 

je fais beaucoup de musique de chambre, en particulier du trio à cordes. C’est une activité fondamentale, qui permet à un musicien de réaliser que la musique est un grand tout.

Un film de chevet ?

L’Incompris de Luigi Comencini. L’histoire de deux petits garçons qui perdent leur mère. On ressent physiquement la douleur infinie de l’enfant et la force du père qui prend en charge cette douleur ainsi que la sienne. C’est un film qui a trouvé des résonances très profondes en moi