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Nicolas Peyrat

Alto

Premier prix d’alto et de musique de chambre du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Nicolas Peyrat a étudié avec Pierre-Henri Xuereb, Pierre Laurent Aimard, Alain Meunier et Michel Strauss.
En 1996, il suit l’enseignement de Milan Skampa (Quatuor Smetana) à l’Académie de Musique de Prague. Il est ensuite admis en cycle de perfectionnement au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et part étudier à la Guildhall School of Music and Drama de Londres, dans la classe de Timothy Boulton.
En 1998 il part se perfectionner à la Musikhochschule de Bâle auprès du maître Hatto Beyerle (fondateur du Quatuor Alban Berg). 
Membre de l’Orchestre de Paris, Nicolas Peyrat se produit sous la direction de chefs tels que Claudio Abbado, Pierre Boulez, Christoph Eschenbach ou Bernard Haitink.
Il collabore également avec l’Ensemble intercontemporain, l’Opéra de Paris, l’Orchestre Philharmonique de Radio france, l’Orchestre National de France.
Il est appelé comme alto solo par l’Orchestre Léonard de Vinci de Rouen et l’orchestre des Concerts Pasdeloup.
Invité au Festival des Arcs et à La Folle Journée de Bilbao, il a interprété le Concerto de Telemann, la Symphonie Concertante de Mozart, ainsi que le Concerto de Bartok à la Cité de la Musique à Paris. Il a également créé le double concerto de Régis Campo La Stravaganzza.
Parallèlement à son activité de musicien classique, il est membre du Grand Orchestre de Tango de Juan José Mosalini, et a fondé en 2008 Nada Mas, trio tango avec Marisa Mercadé au bandonéon et Diego Aubia au piano. Le trio a été invité au  Festival de Tango de Buenos Aires en août 2015.
Son parcours de chambriste l’a mené à se produire en Allemagne, Angleterre, Argentine, Australie, Espagne, Israël, Maroc, République Tchèque, Suède et Suisse.
www.trionadamas.com

Son interview

Comment êtes-vous venu à l’alto ?

J’ai commencé le violon à 5 ans en écoutant les disques de Christian Ferras, et c’est Marie-Christine Witterkoër (ma professeur qui joue aussi dans l’Orchestre de Paris), qui m’a fait découvrir l’alto à 16 ans. L’instrument convient mieux à ma morphologie et j’aime beaucoup la chaleur du son et les graves de l’alto.

Quelle est la plus belle oeuvre composée pour votre instrument ?

La Sonate pour alto seul de Ligeti. Le compositeur est allé au bout des possibilités de l’instrument. C’est à la limite du jouable et pourtant tout est écrit, tout peut sonner. Un tour de force incroyable.

La qualité indispensable pour devenir musicien ?

Il faut parvenir à concilier l’exigence et le lâcher-prise, la discipline et la possibilité de se laisser surprendre tout le temps. Un musicien doit conquérir sa liberté.

Des projets en-dehors de l’orchestre ?

Le tango, c’est ma deuxième vie ! J’appartiens depuis huit ans au Trio Nada Mas. Le tango est une technique de jeu très particulière à apprendre, un peu comme la musique baroque. Et puis, j’adore Buenos Aires, une ville incroyablement vivante sur le plan artistique

Aimeriez-vous savoir jouer d’un autre instrument ?

Le bandonéon que j’ai découvert grâce au tango. Un instrument polyphonique incroyable qui a le souffle d’un instrument à vent et une capacité d’attaque et d’articulation proche d’un instrument à cordes.

Un répertoire que l’orchestre ne joue pas assez ?

Notre répertoire est très varié, mais j’aimerais qu’on étire un peu notre palette vers la musique baroque et la musique contemporaine.

Daniel Harding ?

Depuis septembre, toutes nos séries ont été enthousiasmantes ; le travail entamé, notamment au niveau de l’équilibre des pupitres, est passionnant. C’est un chef qui, en répétition, va au fond de la salle pour écouter comment l’orchestre sonne pour le public !

Un musicien absolu ?

Frank Peter Zimmermann, un violoniste parfait de style, de musicalité, de technique et de présence. Son jeu est tout en sobriété et pourtant, d’une incroyable intensité.

Votre devise ?

Christoph Eschenbach m’a dit lors de mon concours d’entrée : « il faut suivre le son ». Une phrase que je garde toujours en tête quand je joue avec l’orchestre.

Pantin et la Philharmonie ?

J’adore me balader sur les quais du Canal de l’Ourcq, et je suis très heureux que la Philharmonie rencontre un énorme succès populaire. Avant même la construction de la salle, il y avait une vraie demande.

Les actions pédagogiques ?

Avec des collègues de l’orchestre, nous avons donné durant quatre ans un spectacle pour les maternelles, inspiré de Max et les Maximonstres. Nous préparons un nouveau spectacle autour du livre Une chanson d’ours. À l’heure actuelle, un musicien a un rôle social à jouer dans la société. C’est une facette passionnante de notre activité de musicien, et toujours riche de nouveaux défis.

Si vous deviez changer de métier ?

Un bras en moins, je resterais quand même dans la production ou l’administration de la musique !