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Béatrice Nachin

Alto

Béatrice Nachin débute l'alto à six ans au Conservatoire de Nîmes. Elle obtient un DEM en 2004 et se perfectionne par la suite au CRR de Rueil-Malmaison aux côtés de Françoise Gnéri où elle sera récompensée d'un prix d'excellence à l'unanimité.
Elle intègre le CNSMDP en 2008 et rejoint la classe de Bruno Pasquier, puis de David Gaillard et de Nicolas Bône. Passionnée par la musique de chambre, elle suit également la Formation Supérieure de Quatuor à Cordes avec Marc Coppey et Bertrand Chamayou. Déjà très motivée par le travail d'orchestre lors de son cursus au CNSM, elle participe à l'Académie de l'Orchestre de Paris pour la saison 2009/2010.
De nombreuses master class lui ont permis de bénéficier des conseils d'altistes de renom tels Tabea Zimmermann, Antoine Tamestit, Jean Sulem, Sabine Toutain, Gérard Caussé, Hatto Beyerle...
Avant d'intégrer l'Orchestre de Paris en août 2013, elle se produit régulièrement avec l'Orchestre Philarmonique de Radio France et l'Orchestre National de France, notamment sous la direction de Myung-Whun-Chung, Kurt Mazur, Esa-Pekka Salonen, Mikko Frank, Daniele Gatti... Et a eu par ailleurs l'occasion de rejoindre l'ensemble les Dissonnances avec David Grimal ainsi que le Mahler Chamber Orchestra dirigé par Daniel Harding.

Son interview

Votre état d’esprit actuel ?

Je suis particulièrement fière d’appartenir à l’Orchestre, grâce à la Philharmonie mais aussi grâce aux musiciens qui sont dans une forme impériale, avec une dynamique et un réel enthousiasme engendré par l’arrivée de Daniel Harding. Nous avons de très belles perspectives pour l’avenir.

Comment êtes-vous venue à l’alto ?

En réalité, un peu par hasard. L’alto était une des rares classes où il restait de la place ! (rires). J’ai eu la chance d’avoir un excellent professeur, Philippe Mouchon, qui a formé toute une génération d’altistes.

La qualité pour devenir musicien d’orchestre ?

Être très réactif et à l’écoute pour gagner en autonomie et en souplesse. Daniel Harding nous a d’ailleurs répété que le rôle du chef est d’aider les musiciens à jouer ensemble comme si nous jouions de la musique de chambre.

La musique de chambre ?

Absolument nécessaire ; elle développe l’écoute et l’osmose entre les musiciens. Quand avec l’orchestre nous travaillons un programme sur quelques jours, la musique de chambre nous permet de nous plonger dans de nouvelles oeuvres sur une plus grande période. Cela nous fait travailler sur le long terme, et on découvre de nouvelles oeuvres. J’ai dernièrement eu beaucoup de plaisir à jouer le Quatuor no 2 de Janáček avec des collègues. Une magnifique découverte !

Si vous deviez apprendre à jouer d’un autre instrument ?

j’ai toujours eu un faible pour la sonorité du hautbois. C’est un instrument qui a une place de choix dans l’orchestre, avec une partie riche la plupart du temps. Il existe de surcroît de magnifiques solos, comme dans le deuxième mouvement du Concerto pour violon de Brahms.

Un chef qui vous a subjuguée ?

Riccardo Chailly. Une série avec lui m’a beaucoup marquée : Daphnis et Chloé, le ballet intégral avec le Choeur de l’orchestre en 2012. Il dégageait un incroyable charisme et avec lui tout était facile, nous n’avions plus qu’à nous laisser porter par cette oeuvre extraordinaire.

Un modèle ?

Tabea Zimmermann, avec qui j’ai eu la chance de faire une master-class. C’est une musicienne hors norme, très humaine et qui incarne l’alto comme aucun autre musicien au monde.

Un musicien qui vous a impressionnée ?

Didier Lockwood. J’ai eu l’occasion de l’accompagner lors d’un concert il y a quelques mois et j’ai été séduite par ses dons d’improvisation ; il y avait toujours du sens, une logique, et une liberté de jeu fascinante.

Une oeuvre de prédilection ?

La Cinquième de Mahler. Je l’écoute tout le temps. Mahler est un compositeur qui me transporte, et depuis l’arrivée de Daniel Harding, nous avons la chance d’en faire de plus en plus à l’orchestre.

Une passion en-dehors de la musique ?

J’aime écrire à mes heures perdues, de la fiction essentiellement. L’écriture est une activité qui m’apaise et me permet de m’intéresser à toutes sortes de sujets. La musique n’est pas forcément présente dans mes projets. Peut-être un jour aurais-je envie d’aller au-delà du simple passe-temps, mais pour l’instant je n’en éprouve pas le besoin.

Un livre de chevet ?

Une prière pour Owen de John Irving. J’adore l’univers de cet écrivain, qui part toujours dans d’incroyables digressions, mais parvient à recouper les fils de l’intrigue à la fin de l’ouvrage. Ses personnages sont hors norme, ce que j’apprécie également dans la vraie vie.