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Antonin André-Réquéna

Violon

Après des études au Conservatoire national de Région de boulogne-Billancourt avec Christophe Poiget, Antonin André-Requena entre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon où il étudie le violon dans la classe d'Elizabeth Balmas puis de Roland Daugareil. Il y obtient son Diplôme national d'études supérieures musicales (D.N.E.S.M), mention très bien et mention spéciale du jury pour la meilleure interprétation de l’œuvre contemporaine imposée, Passages de Laurent Cuniot. 
Parallèlement, il bénéficie de l’enseignement de professeurs tels que Régis Pasquier, Véda Reynolds et Gérard Poulet. Il se produit avec divers orchestres, notamment l’Orchestre de Paris, l’Orchestre national de France, l’Orchestre philharmonique de Radio-France, l’Opéra de Lyon. Il est, pendant trois ans, violon solo de l’Orchestre du Festival lyrique de Saint-Céré.
Passionné par le répertoire de musique de chambre, il se produit régulièrement en formations diverses : duo (violon/piano), trio, quatuor et quintette. Il a joué notamment avec Augustin Dumay, Renaud Capuçon, le Quatuor Debussy, Emmanuel Gaugué et Pascal Jourdan.
Antonin André-Réquéna est membre de l'Orchestre de Paris depuis septembre 2002.

Son interview

Comment êtes-vous venu au violon ?

Au départ, je voulais faire du piano. Dans mon immeuble, habitait un professeur de musique,qui, en regardant mes mains, a dit: "Tu n’as pas les mains pour jouer du piano, mais tu peux faire du violon". Comme elle était professeur de violon (rires), j’ai commencé avec elle !

Si vous deviez apprendre à jouer d’un autre instrument ?

Ce serait le piano (rires). J’en joue un peu car le répertoire est tellement beau ! Les Sonates de Beethoven, quel éblouissement! Il y a tout dans cette musique : toutes les émotions, la palette complète des sentiments associée à l’art musical, la construction ainsi qu’une écriture d’une incroyable modernité. 

Qu’avez-vous ressenti en entrant dans l’orchestre ?

C’était en 2003. Un grand plaisir, une fierté et un accomplissement. Aujourd’hui encore, c'est un immense plaisir d'appartenir à l’orchestre. Le niveau de l’orchestre est très fort et cela donne envie de jouer à son meilleur niveau ! 

Un compositeur que vous auriez aimé rencontrer ?

Liszt. Il avait un talent de pianiste que j’aurais aimé entendre. Mais surtout, il a eu une existence tellement incroyable! Je lui aurais bien proposé de prendre une bière pour qu’il me raconte quelques épisodes de sa vie.

Un musicien absolu?

Daniel Barenboim. Musicalement, il est extraordinaire : ses interprétations respirent une aisance incroyable, comme une évidence. Mais humainement aussi: il a réussi des choses hors du commun avec son Divan Orchestra.Rares sont les musiciens à s'aventurer sur le terrain politique, mais la musique possède aussi ce pouvoir et cette utilité. 

Le plaisir de la scène ?

Ce qui me motive, et cela quel que soit mon état physique ou psychologique, c’est le plaisir de jouer sur scène et d'imaginer que les gens qui viennent nous entendre ressentiront un égal plaisir, grâce à la musique.

Si vous n’étiez pas devenu musicien ?

J’aurais aimé être écrivain. J’écris de courts poèmes, dont un a été récemment publié. C'est un désir qui me vient de la lecture bien sûr, mais aussi du plaisir intense que j'éprouve à exprimer des sensations intimes par le biais d'images qui me sont personnelles. 

Un livre de chevet ?

Le Chant du monde de Jean Giono. Je l’ai lu plusieurs fois. C’est un écrivain qui donne de la poésie à tout ce qu’il décrit, et peint merveilleusement la nature comme les hommes. L’histoire est très belle mais c’est son style qui me séduit. Sa force dans l’éloquence. 

Un film que vous ne cessez de revoir ?

Barry Lyndon de Kubrick, pour les lumièreset son incroyable esthétisme. Et Casino de Scorsese pour la reconstitution d’époque et le sens du spectacle. Les deux films utilisent l’art de la mise en scène de la plus belle des manières, sous des formes très différentes. 

Que que vous a appris votre métier de musicien d’orchestre ?

L’importance des rapports humains et la nécessité de s’adapter aux autres. Ce n’est pas l'ego de notre jeu qui doit prédominer mais la gestion du dosage entre nos propres qualités musicales et l’adaptation a tout ce que nous entendons. 

On vous offre carte blanche pour un concert avec l’orchestre. Quelle œuvre choisissez-vous?

Tristan et Isolde. Nous avons donné la Tétralogie avec Christoph Eschenbach. Wagnerest une musique qui ne vous quitte jamais.Quand on y revient, c’est comme plonger dansun bain chaud.