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Florian Wallez

Viola

Florian Wallez débute ses études musicales au Conservatoire national de région de Douai où il obtient une Médaille d'or d'alto en 1980. Il se perfectionne avec Bruno Pasquier de 1978 à 1983, et suit les master-classes de Pierre-Henri Xuereb, Tasso Adamopoulos, Fiodor Droujinine et Yuri Bashmet. Admis au Conservatoire national supérieur de musique de Paris en 1983 dans la classe de Serge Collot à 17 ans, il y obtient un Premier prix d'alto en 1985.
Après avoir collaboré avec l'Ensemble intercontemporain et s'être produit au sein du nouvel Orchestre philharmonique de Radio France, il intègre l'Orchestre de Paris en 1987.
Altiste du Quatuor Denis Clavier de 1993 à 1999, il a enregistré 4 CD consacrés à la musique française (œuvres de Théodore Gouvy et Reynaldo Hahn) récompensés par la critique.
Dans le cadre de l'Association européenne de l'Alto, Florian Wallez a enregistré en première mondiale Soliloque et Forlane, pour alto et piano, de Reynaldo Hahn.
Florian Wallez est titulaire du Certificat d'Aptitude de Professeur d'alto et enseigne au Conservatoire Maurice Ravel de Levallois et au Conservatoire du 13e arrondissement.
Florian Wallez participe à de nombreux concerts de musique de chambre, et a notamment fait une tournée au Japon en 2013 avec le quatuor à cordes composé de ses collègues de l'Orchestre de Paris, Christophe Mourguiart, Saori Izumi et Emmanuel Gaugué.
Persuadé de l'importance de la formation à l'écoute, il a écrit et enregistré des accompagnements pour les Études Mélodiques pour violon (ou alto) de Charles Dancla pour donner aux élèves un support harmonique et stylistique au travail personnel.

Interview

Votre rapport à l’instrument ?

C’est le prolongement de moi-même, la voix chantée que je n’ai pas, qui porte mes paroles plus loin et plus joliment. Il m’a fallu beaucoup de temps pour trouver l’alto que je joue aujourd’hui. Il est mon confident, mon ami

Devenir soliste ?

J’en rêvais enfant. C’était une motivation extraordinaire car je travaillais d’arrache-pied pour m’approprier les œuvres que j’écoutais au disque. Mais le répertoire symphonique est tellement riche et diversifié que le bonheur de jouer au sein de l’orchestre se révèle aussi fort et intense que mes rêves d’enfant.

Une œuvre fétiche ?

Le Concerto pour alto de Walton. Je suis entré et sorti du Conservatoire grâce à cette œuvre, je l’ai interprétée lors de mon concours d’entrée à l’orchestre, et j’ai même eu la chance de la jouer en soliste, Salle Pleyel, quand j’avais 16 ans. Une œuvre pleine de romantisme et de tendresse, personnelle et hors des normes stylistiques conventionnelles.

Que vous a appris votre métier à l'orchestre ?

À m’émerveiller. Enfant, en classe d’orchestre, il m’arrivait parfois de m’arrêter de jouer pour écouter les instruments de l’harmonie. Cet émerveillement devant la variété des timbres de l’orchestre ne m’a jamais quitté !

Si vous deviez jouer d’un autre instrument ?

Si le son du saxophone soprano jazz de Steve Lacyme fait intensément vibrer, le piano reste à mes yeux l’instrument le plus complet, il assemble en lui la mélodie, le rythme et l’harmonie.

Un chef qui vous a ébloui ?

Pierre Boulez. Il avait une manière unique d’expliquer la musique comme un chemin de montagne où alternent les moments d’effort et les moments de « repos ». Une vraie leçon sur la respiration dans la musique. Sa direction, très éclairante, m’a beaucoup marqué.

Daniel Harding ?

Daniel Harding a une vision très claire des œuvres qu’il dirige et je comparerais volontiers sa démarche à celle de Pierre Boulez : le respect de la forme sans sacrifier l’expression. La Symphonie Alpestre de Strauss que nous avons donnée était magnifiquement réussie,traversée de part en part par un souffle puissant.

Un musicien non classique avec lequel vous aimeriez jouer ?

Passionné de jazz, j’admire beaucoup le violoniste Jean-Luc Ponty, il insuffle une énergie formidable dans son jeu. Dès que j’ai du temps libre, je pratique l’improvisation, c’est un précieux moment de liberté intérieure.

On vous donne une machine à remonter le temps…

Il n’est pas besoin d’une machine imaginaire pour rencontrer tous les compositeurs que j'aime ; la programmation de l’orchestre est en elle-même un véritable omnibus à voyager dans le temps, et nous pouvons jouir de trois siècles de création musicale dans notre temps présent.

Où peut-on vous trouver quand vous n’êtes pas sur scène ?

Dans ma salle de classe ; j’enseigne depuis presque 30 ans. Transmettre ce que j’ai reçu et ce qui me fait vivre est capital pour moi, et j’ai pour principe de privilégier le discours musical sur le discours technique, c’est la seule chose qui puisse justifier le temps consacré à l’apprentissage d’un instrument.

Les actions pédagogiques de l’orchestre ?

C’est toujours enrichissant. Nous avons joué pour les enfants malades de l’Hôpital Trousseau, et certains d’entre eux nous suivaient de chambre en chambre pour nous écouter. C’était très émouvant.

Comment améliorer le format du concert classique ?

En faisant des concerts "conventionnels" pour les habitués, et d’autres dans lesquels les normes habituelles seraient bouleversées, où le public novice exprimerait sa satisfaction quand et comme il le souhaite, en toute liberté.