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Anne-Sophie Corrion

Horn

Anne-Sophie Corrion fait ses études au Conservatoire de Paris – CNSMDP dans la classe d’André Cazalet où elle obtient son diplôme de deuxième cycle supérieur d’interprète de musique de chambre et de cor d’harmonie en 2009 et 2010.
Parallèlement au poste de cor solo qu’elle occupe au sein de l’Orchestre symphonique de la Région Centre à Tours, Anne-Sophie suit une formation à l’enseignement au Conservatoire de Paris – CNSMDP.
Elle intègre l’orchestre de Paris en 2012 au poste de deuxième cor.

Interview

Votre entrée à l’Orchestre de Paris ?

Le 6 avril 2012, jour inoubliable : l’orchestre de Paris m’a toujours fait vibrer et c’est le poste que je rêvais d’obtenir. (Note : Anne-Sophie Corrion est la première et, à ce jour, la seule femme de toute l’histoire des cuivres de l’Orchestre de Paris).

Quel fut le déclic pour choisir le cor ?

C’était après avoir entendu à 9 ans le Premier concerto pour piano de Tchaïkovski avec Cédric Tiberghien et l’Orchestre de Picardie. L’œuvre débute par un superbe appel aux cors qui introduit le piano, puis le reste de l’orchestre !

Un compositeur fétiche ?

J’ai une prédilection pour les œuvres de Richard Strauss, et en particulier la Symphonie Alpestre, car elle me rappelle la montagne où j’aime passer tout mon temps libre été comme hiver.

Le cor, un instrument difficile ?

Le cor est un instrument difficile, car il nécessite un jeu d’une grande précision (position des lèvres, pression d’air) et une endurance physique (musculature des lèvres, souffle et port de l’instrument). Avec un seul doigté, selon la position des lèvres sur l’embouchure et la pression d’air, on peut jouer plus d’une quinzaine de notes différentes, si bien qu’il faut rester très concentré. Un peu comme au volant d’une voiture de course, nous n’avons pas le droit à l’erreur !

Un souvenir de concert ?

Nous avons la chance de jouer chaque semaine avec des musiciens exceptionnels. La semaine dernière, comment ne pas être éblouie par Riccardo Chailly, qui parvient immédiatement à donner le son qu’il souhaite à l’orchestre, et par l’incroyable musicalité de Martha Argerich !

La plus belle qualité de Paavo Järvi ?

Rien qu’en le regardant, il nous transmet sa passion de jouer et mobilise toutes les énergies. On se sent complètement investis. J’ai toujours envie de me dépasser sous sa direction !

Que faites-vous durant vos loisirs ?

J’apprécie d’être "en immersion" dans la nature. Outre le ski, j’aime faire de la plongée ou faire des séjours dans Le Hoggar, le désert algérien.

Si votre instrument était un être vivant ?

On associe souvent le cor à un escargot, en raison de sa forme ronde et de sa coquille. Mais plutôt qu’à une forme, je l’assimile à des vibrations car l’instrument se tient des deux mains, la main gauche pour les doigtés et la main droite plongée à l’intérieur du pavillon.

Si vous n’étiez pas devenue musicienne, quel métier auriez-vous choisi ?

Pédiatre sans doute, ma famille travaillant principalement dans le secteur médical. J’ai souvent visité des hôpitaux pour enfants grâce à l’orchestre, et je me souviens notamment d’un enfant qui avait la maladie des os de verre. Il oubliait entièrement sa maladie et son visage rayonnait de joie dès lors qu’il jouait de la musique avec nous. C’est resté une inspiration pour moi.