L’esprit du poème symphonique et de sa narrativité musicale s’impose avec les œuvres très populaires que sont L’Apprenti Sorcier et Shéhérazade, quand le Concerto n° 2 de Prokofiev, tel un puissant antidote, assène sa force percussive.
Inspiré par une ballade de Goethe, Dukas signe avec L’Apprenti sorcier une page illustre immortalisée par Fantasia de
Walt Disney : la vivacité et le sens des effets orchestraux, soutenus
par une grande rigueur sous-jacente, y créent un climat de sortilège à
l’efficacité inégalée. Ce charme, engendrant tout autant d’images, se
retrouve chez Rimski-Korsakov avec la suite de Shéhérazade, chef-d’œuvre
de l’imaginaire orientaliste dont les célèbres arabesques de violon,
les fanfares épiques et les mélodies voluptueuses demeurent dans toutes
les mémoires.
Plus âpre, le Concerto n°2 de Prokofiev, intimidant défi
pianistique relevé par Alexandre Kantorow (Premier prix Tchaïkovski
2019), fit pour sa part scandale lors de sa création : un sentiment de "barbarie" semblait émaner de son style motoriste, et il est vrai que
même si toute élégie n’en est pas absente, le compositeur s’y livre à
une phénoménale concentration d’énergie.
Avant le concert du mercredi - Clé d'écoute - 19H30
Le Concerto pour piano n° 2 de Prokofiev par Claire Paolacci
Salle de conférence - Philharmonie - Entrée libre