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Gaëlle Bisson

Violon

Gaëlle Bisson débute le violon dès l’âge de quatre ans avec Miquel Candéla dont elle suit l'enseignement pendant 12 ans, avant de parfaire sa formation avec Jean-Pierre Wallez et Aurélio Perez.
A 11 ans, elle se produit en soliste avec l'Orchestre National d'Ile-de-France lors d'une émission télévisée. Elle obtient un Premier prix de musique de chambre à l'unanimité au C.N.R de St Maur en 1986 et un Prix spécial du jury au concours de musique de chambre au Forum Musical de Normandie en 1989.
Elle intègre l'Orchestre de Paris en 1997.

Son interview

Une musique qui a bercé votre enfance ?

Le Requiem de Fauré, car ma mère l’écoutait souvent. Je me suis même mariée sur le Pie Jesu ; remarquez, ça ne m’a pas vraiment réussi puisque j’ai divorcé ! Mais c’est une musique qui m’émerveille toujours autant.

Le compositeur que vous auriez aimé rencontrer ?

Brahms. J’ai une prédilection pour son Deuxième concerto pour piano. Le dialogue entre le hautbois et le violoncelle, accompagné par le piano dans le mouvement lent, me donne toujours les larmes aux yeux.

La plus belle œuvre pour le violon ?

Le Concerto de Brahms. Il y a tellement de mélodies qui vous emportent le cœur. La partition est d’ailleurs en permanence sur mon pupitre chez moi.

Un rituel pour travailler votre instrument ?

J’ai un rituel immuable : une gamme, des tierces, puis des sonates et partitas de Bach, et ensuite, on ne se refait pas, un petit bout du Concerto de Brahms. Un enchaînement qui m’est absolument indispensable !

Un autre instrument dont vous aimeriez savoir jouer ?

J’aurais adoré jouer du violoncelle car le son est tellement magnifique, chaud, beau, émouvant, comme un cocon enveloppant.

Où peut-on vous trouver quand vous n’êtes pas sur scène ?

Dans Paris. Je marche au hasard, en levant les yeux pour découvrir les merveilles que cette ville recèle. Depuis notre installation à la Philharmonie, j’ai appris à découvrir le Quartier de la Villette que je connaissais mal. J’adore ce quartier !

Que faites-vous après un concert ?

Je rentre chez moi le plus vite possible, car je suis tout à la fois épuisée et exaltée. Il vaut mieux me laisser tranquille, d’ailleurs !

Que seriez-vous devenu si vous n’étiez pas musicien ?

À quinze ans, je me suis demandé si je voulais continuer le violon. J’ai envisagé de reprendre des études générales. Mais la musique fait trop partie de moi. Impossible de faire autre chose !

Le musicien absolu ?

Daniel Barenboim car il est à la fois chef, pianiste, un génie des relations publiques et un homme politique admirable pour son action envers les musiciens palestiniens et israéliens. C’est vraiment un homme exceptionnel.

Les actions culturelles de l’orchestre ?

J’y participe régulièrement. Je viens de jouer à l’Hôpital Trousseau. Un bébé pleurait et on osait à peine jouer dans sa chambre craignant d’aggraver la situation. Mais dès les premières notes, il s’est immédiatement calmé. Le pouvoir de la musique est vraiment magique !

Un livre de chevet ?

Belle du Seigneur d’Albert Cohen. Je l’avais lu il y a très longtemps et je viens de le relire. C’est une si belle histoire d’amour, Ariane aime Solal avec une abnégation qui m’impressionne.

Un cauchemar récurrent ?

Je rêve que je dois jouer en soliste avec orchestre, et au moment de monter sur scène, je me rends compte que je ne connais pas la partition. Un vrai cauchemar !

Votre plaisir musical coupable ?

Whitney Houston. Elle avait une voix incroyable, et puis I will always love you est une chanson qui me fait fondre à chaque fois.

Dernier film apprécié ?

Un dessin animé, Vice Versa. C’est l’histoire d’une petite fille qui apprend à vivre avec les cinq émotions fondamentales. De mon côté, j’essaie d’être toujours dans la joie, car les situations peuvent être vécues si différemment selon le point de vue qu’on adopte. Je suis résolument optimiste, mais c’est bien grâce à mon métier, qui est une passion.