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David Braccini

Violon

Après des études musicales au conservatoire de Bastia, David Braccini intègre le Conservatoire Supérieur de Paris-CNR où il obtient la médaille d’or à l’unanimité dans la classe de violon d’Huguette Déat.
Bientôt, sa passion pour la musique de chambre l’amène à créer son propre ensemble et il fonde le Quatuor Hölderlin, tout en suivant l’enseignement du Quatuor Isaye.
Il se perfectionne auprès de Margarita Karafilova au conservatoire de Lausanne et remporte un Premier prix de virtuosité.
Il est membre du European Union of Chamber Orchestra de 1996 à 2000 ce qui lui donne l’opportunité de jouer dans le monde entier (Allemagne, Brésil, Italie, Royaume Uni, Moyen Orient et Asie).
Il se produit au sein des plus grandes phalanges symphoniques parisiennes et, abordant différents style musicaux, il collabore avec aussi bien avec les ensembles Harmonia Nova ou Le Banquet dont il est violon solo, qu’avec l’Orchestre de chambre Pélléas ou l’ensemble 2E2M. David Braccini intègre l’Orchestre de Paris en avril 2008.

Son interview

Quand êtes-vous entré dans l’orchestre ?

Assez tardivement, la trentaine passée, ce qui m’a permis de vivre de nombreux projets en tant qu’intermittent. Je me souviens de l’EUCO, un orchestre de chambre réunissant des musiciens venant de l’Europe entière. Chacun y apportait sa différence, sa culture, sa langue, sa musique. Une véritable auberge espagnole !

Si vous deviez apprendre à jouer d’un autre instrument ?

Le violoncelle, car c’est pour moi l’instrument qui se rapproche le plus de la voix humaine. Si les violonistes ont les Sonates et Partitas, les violoncellistes ont les Suites de Bach. Un chef-d’oeuvre absolu !

Votre rapport à l’instrument ?

J’aime mon instrument, je le connais par cœur et sais en puiser le meilleur. Mais je reste convaincu que chaque musicien a son propre son. Je me souviens avoir vu Rostropovich jouer sur différents instruments. À chaque fois, on reconnaissait immédiatement sa sonorité.

Un compositeur au-dessus de tous les autres ?

Bach qui est universel. La NASA a placé sa musique à bord des sondes Voyager, parmi quelques témoignages de l’Humanité Si des extra-terrestres découvraient ces enregistrements, ils seraient à coup sûr bouleversés !

Ce que vous a appris votre métier de musicien d’orchestre ?

On apprend bien sûr beaucoup des chefs et des solistes que nous côtoyons chaque semaine. Mais c’est humainement qu’on s’enrichit le plus. L’orchestre est une famille de 119 musiciens, où on apprend à mettre son ego de côté. Savoir se mobiliser pour le collectif, c’est à ce prix que nous pouvons toucher le public.

Un chef qui vous a ébloui ?

Thomas Hengelbrock, le chef associé de l’orchestre, avec qui nous venons de donner un concert Bach/Zimmermann exceptionnel. Sous sa baguette, nous redécouvrons une partie du répertoire que nous n’abordions que trop rarement. C’est passionnant !

S’ouvrir à d’autres répertoires, un besoin ?

J’aime beaucoup les musiques au croisement de plusieurs genres et déteste l’entre-soi. Cela permet de toucher un public différent. J’aime d’ailleurs tout particulièrement recueillir les impressions de quelqu’un qui assiste à un concert classique pour la première fois.

La Philharmonie ?

Sur scène, on a la chance d’être entouré par les auditeurs, et de voir leurs visages au plus près. Je suis très heureux que l’orchestre mène une politique tarifaire abordable. C’est envoyer le message qu’aller au concert n’est pas de l’ordre de l’exceptionnel. On peut y aller régulièrement.

Vos engagements ?

On parle souvent du sport, mais je crois que la musique a aussi un rôle social à jouer, en particulier auprès des jeunes. Le projet Démos le démontre, on apprend tout avec la musique : la tolérance, la curiosité, la vie en communauté. Jouer dans un orchestre développe non seulement l’acuité, mais accélère l’éveil des enfants. Et surtout, on apprend à dépasser ses différences pour tendre vers un même projet.

Si vous aviez un budget illimité pour le concert de vos rêves ?

Je rajouterais des écrans géants de chaque côté de la scène pour que les auditeurs aient la possibilité d’être tout à côté des musiciens et de les voir jouer de très près.

Un film qui vous bouleverse ?

Melancholia de Lars von Trier. Il y a la sublime Kirsten Dunst et la musique de Wagner. L’histoire bouleversante d’un cataclysme où chacun peut se demander comment faire face à la fin du monde… En musique !