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Javier Azanza Ribes

Premières timbales solos

Javier Azanza Ribes est né à Valencia, Espagne. Après avoir terminé ses études au Conservatoire Supérieur de Castellón, il rentre au Hochschule fur Musik und Theater à Munich pour faire un master avec Raymond Curfs, Peter Sadlo et Franz Bach. En 2012 il est accepté à la prestigieuse académie Karajan de l’Orchestre Philharmonique de Berlin.
Pendant deux ans il joue à l’Orchestre Philharmonique de Berlin régulièrement et suit des cours avec Rainer Seegers et Franz Schindlbeck.
Après avoir fini ses études en Allemagne, il devient timbalier et percussionniste solo à l’Orchestre national du Pays Basque. 
Actuellement il est 1er timbalier solo à l’Orchestre de Paris et enseigne au conservatoire du Pays Basque, Musikene, à San Sebastian.
Il a joué au sein des orchestres les plus prestigieux d’Europe: Royal Concertgebouw Orchestra, Berliner Philharmoniker, Munich Philharmoniker, Ndr Elbphilharmonie, Bayerischen Staatsoper et le Rotterdam Philharmonic Orchestra entre autres. 

Son interview

Votre entrée à l'orchestre ?

J'y suis depuis janvier ! J’étais auparavant timbalier à l’Orchestre Euskadi de San Sebastián. C’est une grande fierté et une grande responsabilité que d’appartenir à l’Orchestre de Paris ; j’apprends chaque jour de mes collègues qui sont tous d’un immense professionnalisme.

La musique qui a bercé votre enfance ?

Les Beatles, Dire Straits, les Rolling Stones… Mon père était fan de rock !

Comment êtes-vous venu aux timbales ?

En réalité, c’est elles qui sont venues à moi ! Dès mon plus jeune âge, j’étais fasciné par les batteries dans les groupes de rock. Quand je suis entré au conservatoire, il n’y avait pas de formation de batterie, et c’est alors que j’ai pu découvrir l’incroyable richesse de la percussion classique.

Quel compositeur écrit le mieux pour votre instrument ?

J’adore la conception des timbales de Richard Strauss. Il y a tout : la précision, la poésie, le rythme…

Une devise ?

Mon professeur Raymond Curfs, qui joue dans l’Orchestre de la radio de Bavière, m’a dit une phrase que j’ai mis des années à comprendre, et que je comprends seulement maintenant :« Less is more ». Parfois, en faire moins permet de donner plus. Les timbales sont un instrument très puissant, nous devons canaliser l’énergie,pour nous concentrer sur l’essentiel.

Un compositeur qui n’est pas tout à fait reconnu à sa juste valeur ?

John Cage, même s’il n’a presque pas écrit d'œuvres pour orchestre. C’est un vrai révolutionnaire, il a inventé une autre façon de penser la musique, avec des sonorités inouïes.

Le plaisir de la scène ?

Immense, quand on arrive à être dans l’instant présent. Un peu comme dans la méditation, il faut savoir se libérer de ses pensées pour parvenir à l’inspiration et la concentration nécessaires au concert.

Un film de chevet ?

Minuit à Paris de Woody Allen. Ce n’est pas un chef-d'œuvre mais c’est un film qui a pour moi une grande signification. Je l’ai regardé avant d’arriver à Paris ; la vision idéalisée de Paris était très motivante pour venir m’installer en France !

Qu’auriez-vous pu devenir si vous n’étiez pas devenu musicien ?

Pilote de Formule 1. Enfant, j’ai fait beaucoup de karting. En musique, on ressent parfois des émotions comparables au sport automobile. Dans certaines œuvres difficiles, il faut savoir contrôler la vitesse, et quand on franchit un passage virtuose, on en a le souffle coupé.

De quel autre instrument auriez-vous aimé jouer ?

Le trombone, sans hésitation ! C’est un instrumenttrès lyrique, qui a la tessiture d’un ténor.

Un chef d’orchestre qui vous a ébloui ?

Tous les chefs sont différents, mais j’ai eu une expérience extraordinaire avec Claudio Abbado. Je jouais dans l’Académie du Philharmonique de Berlin, et le respect des musiciens était immense. Il possédait un tel charisme et une telle exigence, nous incitant toujours à "musiquer ensemble" selon son expression fétiche.

Jouer en dehors des salles de concert ?

C’est l’une des missions de notre métier de musicien. J’ai donné le mois dernier un concert pour des réfugiés syriens. La musique est un merveilleux moyen d’échange et apporte beaucoup de joie aux enfants.