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Philippe Balet

Deuxième chef d'attaque des violons

Philippe Balet débute ses études musicales à Nice. Après avoir obtenu le Grand prix de la ville de Nice, il entre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans les classes de Pierre Doukan, Roland Daugareil et Jean Mouillère.
En 1988, il intègre l’Orchestre philharmonique de Radio France et suit parallèlement un cycle de perfectionnement au Conservatoire de musique de Genève avec Jean-Pierre Wallez..
Depuis 1996, il occupe le poste de deuxième chef d’attaque à l’Orchestre de Paris et est membre du Quatuor à cordes de Paris. 

Son interview

Quelle est votre plus grande fierté ?

D’être entré à l’Orchestre de Paris en 1996. Je me rappelle du sentiment d’accomplissement ressenti le lendemain du concours de recrutement et du plaisir de l’annoncer à mes proches. J’avais la certitude que des années de bonheur s'ouvraient devant moi…

Comment êtes-vous venu au violon ?

Je viens d’une famille de musiciens : mon père et mon oncle étaient percussionnistes. À sept ans, mon père m’a suggéré deux instruments : le violon ou la percussion. Ma préférence est allée vers le violon et j’ai eu ensuite la chance d’évoluer dans une émulation positive au Conservatoire de Nice avant de poursuivre à Paris.

Si vous deviez jouer d’un autre instrument ?

Le piano sans hésiter. C’est le seul à posséder ce qu’on pourrait appeler la "palette orchestrale", il offre par ailleurs une grande richesse de répertoire, sans oublier tout l’univers du jazz.

Que vous a appris votre métier de musicien d’orchestre ?

C’est un métier à part qui demande de réelles qualités d’adaptation : il faut trouver un bon équilibre entre la collectivité et l’individu dans un ensemble au sein duquel règne une écoute réciproque. On se doit de retranscrire fidèlement la partition, tout en y apportant sa sensibilité.

Votre rapport à l’instrument ?

C’est un être vivant que l'on retrouve chaque matin, et certains jours, on se demande pourquoi il sonne moins bien (rires). La recherche de la sonorité tient presque de l’ordre du visuel : on peut la voir évoluer devant soi, comme une toile tendue sur laquelle on dessinerait des lignes et des courbes, ce qui nourrit l'imagination.

Vos engagements ?

Savoir garder le même enthousiasme que j’ai éprouvé lors du recrutement. Inciter de nouveaux publics à venir découvrir cette acoustique exceptionnelle et à partager la magie du concert. Continuer de s’interroger sur la place que doit occuper le prestigieux Orchestre de Paris dans cette magnifique salle qu’est la Philharmonie de Paris.

Un soliste qui vous ébloui ?

Adolescent, j’étais touché par l’hypersensibilité de jeu et de sonorité de Christian Ferras et me nourrissait de ses interprétations ; j’ai eu la chance de le rencontrer (et d’apprendre avec l’une de ses professeurs). Très récemment,nous avons eu le privilège d’accompagner Frank Peter Zimmermann : magistral dans tous les répertoires ! J’ai également une grande admiration pour l’immense pianiste qu’est Krystian Zimerman, dans sa quête effrénée de perfectionnisme de ses interprétations. Mais un des musiciens les plus marquants du siècle dernier reste pour moi le pianiste Sviatoslav Richter qui pouvait passer en un instant dans les sonates de Beethoven d’un jeu extrêmement pur à une violence quasi indomptable.

L’endroit le plus insolite où s’est produit l’orchestre ?

Je garde de beaux souvenirs des concerts donnés au Festival de Grenade dans le palais Carlos Quinto. Nous étions arrivés à pied par les jardins de l’Alhambra, qui exhalaient de subtils parfums de fleurs accompagnés du doux murmure de l’eau, pour nous produire à la nuit tombée dans l’enceinte du palais avec un programme composé d’oeuvres de Ravel et de Falla.

Où peut-on vous trouver quand vous n’êtes pas sur scène ?

Dans un gymnase "type Dojo" pour y pratiquer un art martial coréen. Comme en musique, on y assimile des techniques quel’on essaie ensuite de maîtriser dans la fluidité, sans force… en apprenant à puiser dans sa propre source d’énergie interne.