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Elsa Benabdallah

Violon

Elsa Benabdallah commence l’étude du violon à Lyon où elle obtient une médaille d’or et deux premiers prix, l’un en violon, l’autre en musique de chambre à l’unanimité avec les félicitations du jury. Elle poursuit ses études avec Jean Lenert au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, où elle obtient le premier prix et le prix d’excellence. Elle se perfectionne ensuite avec Jean-Jacques Kantorow à Rotterdam, Frédéric Laroque et Guillaume Sutre.
Parallèlement, elle se passionne pour le quatuor à cordes, suit l’enseignement du Quatuor Ysaÿe et rencontre les plus grands chambristes, comme Walter Levin, ou encore les membres des quatuors Amadeus, Borodine et Alban Berg.
Elle est invitée avec son quatuor dans de nombreux festivals, tels Les Flâneries de Reims, Les Rencontres de Bélaye ou le Festival du Périgord noir. De 1995 à 1999, elle participe chaque année aux tournées de l’Orchestre des Jeunes de l’Union européenne sous la direction des plus grands chefs.
Elle intègre l’Orchestre de Paris en 2000. Elle diversifie ses activités en pratiquant la musique de chambre, au sein de la saison de l’Orchestre de Paris, mais aussi avec plusieurs orchestres de chambre, notamment le European Camerata et bandArt, qui tous deux rassemblent des musiciens des plus grands orchestres européens.

Son interview

Un compositeur que vous avez appris à apprécier ?

Bizarrement, Ravel. Le déclic est venu avec Daphnis et Chloé, et depuis, sa musique me bouleverse. Dernièrement, l’orchestre a joué L’Enfant et les sortilèges, une œuvre incroyablement inventive que j’ai envie de faire écouter à mes enfants.

Un chef d’orchestre qui vous a particulièrement impressionnée ?

À mes débuts, j’ai joué le Requiem de Verdi sous la direction de Carlo Maria Giulini. Je ne suis pas croyante mais il possédait dans ses yeux une telle ferveur mystique qu’il nous a portés vers le ciel !

Pourquoi avoir choisi le violon ?

Ma sœur a commencé le violon et j’écoutais les cours sur les genoux de son professeur. J’ai voulu faire pareil d’autant que ma sœur est elle aussi devenue musicienne professionnelle.

Le premier CD que vous avez acheté ?

J’en étais très fière car j’avais économisé pour me l’acheter : les Quatuors de Mozart par le Quatuor Amadeus (une version de référence). Je l’ai usé jusqu’à la corde mais je l’ai encore !

Un film fétiche ?

La Vie est belle de Frank Capra dont j’adore la happy end et la leçon d’optimisme.

Vos engagements ?

Cela fait trois ans que je m’occupe avec Anaïs Benoit d’une classe de polyhandicapés avec l’association La Croix Faubin. Cette année, nous les avons initiés à la pratique d’un instrument, et voir leurs sourires et les résultats obtenus est toujours une intense source de satisfaction.

Que faites-vous après un concert ?

Je file dans un bar avec des membres de l’orchestre ! Il est indispensable de pouvoir décompresser : il y a tellement d’adrénaline durant plus de deux heures de concert que cela m’est absolument nécessaire !

Si votre instrument était un être vivant ?

Mon instrument date de 1840 et je pense toujours aux nombreux violonistes qui l’ont eu entre les mains avant moi.

Quelle est la plus belle œuvre composée pour votre instrument ?

Les derniers quatuors de Beethoven qui sont d’une grande modernité. En tant que tuttiste de l’orchestre, il est indispensable de faire de la musique de chambre à côté.

Premières impressions de la Philharmonie ?

Outre l’acoustique, je trouve la salle visuellement magnifique. Avec ces nuages au plafond, la musique semble voler. Chaque fois que j’entre dans cette salle, c’est une source d’émerveillement.

Votre plus grande fierté ?

D’avoir fait l’ouverture de la Philharmonie !

Le public de vos rêves ?

Celui de la Philharmonie. J’aime quand le public applaudit entre les mouvements car c’est le signe qu’il y a un nouveau public. C’est un enthousiasme qu’il ne faut pas réfréner !

Une musique qui vous fait rire ?

Le thème des trompettes dans le finale du Concerto pour piano n° 20 de Mozart, qui ressemble à une blague. Mozart est le génie absolu ; il arrive à écrire une musique tellement sublime avec la plus grande simplicité.