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Flore-Anne Brosseau

Alto

Elle rejoint l’Orchestre de l’Opéra de Paris dès la fin de ses études pour y apprendre son métier au contact de toutes les formes d’art et des plus grands interprètes lyriques. Elle intègre l’Orchestre de Paris en 2012 : avec cette formation, elle collabore avec des chefs d’orchestre tels que Pierre Boulez, Bernard Haitink, Myung-Whun Chung, Daniel Harding…, et se produit ainsi que les plus grandes salles de concert comme la Philharmonie de Berlin, le Musikverein de Vienne, le NHK Hall de Tokyo, la Philharmonie de Shanghai, le Concert Hall à Séoul, la Scala de Milan…  

Depuis 2011, ses partenaires de musique de chambre sont Christophe Giovaninetti, Gérard Caussé, Nicolas Chumachenko, Alain Meunier, Nicolas Dautricourt, Emmanuelle Bertrand, Amaury Coeytaux… Elle s’inscrit dans la classe du Quatuor Ysaÿe en 2010 avant de fonder le Quatuor Capriccio en 2012.  

Flore-Anne Brosseau commence le violon à l’âge de cinq ans à Angers avant de poursuivre ses études à Paris avec Suzanne Gessner et à Rotterdam avec Jean-Jacques Kantorow. Curieuse d’autres sonorités, elle s’intéresse à l’alto et entre au CNSM de Paris dans la classe de Gérard Caussé en 2005 où elle obtiendra son DFS mention TB à l’unanimité. En 2008, elle est finaliste du Concours international du Festival musical d’automne des jeunes interprètes.

Son interview

Que faisiez-vous avant d’entrer à l’orchestre ?

J’étais à l’Opéra de Paris pendant plusieurs années, j’ai appris mon métier en côtoyant toutes les formes d’art, c’était passionnant ! J’ai ensuite intégré l’Orchestre de Paris car je me sentais plus proche du langage symphonique. Le rythme me convient mieux, on change de programme toutes les semaines et ça me plait.

Comment êtes-vous venue à l’alto ?

J’ai commencé par le violon et je me suis intéressée à l’alto assez tard. C’est surtout le son qui m’a plu. Avec l’alto, c’est l’expressivité avant tout !

Si vous deviez apprendre à jouer d’un autre instrument ?

J’ai déjà changé une fois, mais je choisirais le cor anglais ! Il ne joue pas souvent mais quand il joue, ce sont souvent des solos magnifiques comme dans Wagner.

Le pupitre d’altos ?

Nous venons tous d’horizons très différents et chacun a une sonorité particulière. Cette diversité permet la beauté de notre cohésion d’ensemble. Nous formons une très belle équipe

Votre mot musical préféré ?

Sotto voce. C’est ce qu’il y a de plus difficile à jouer : réussir à créer un murmure qui peut s’entendre jusqu’aux derniers rangs de la Philharmonie.

Quel est votre plus grand vice ?

Le travail ! J’ai souvent du mal à déconnecter même si ma fille de trois ans m’impose de cadrer drastiquement mon emploi du temps. J’adore apprendre de nouvelles choses, j’épuise mes collègues de quatuor à cordes. Je ne tiens pas en place, c’est pour cela que je fais aussi beaucoup de sport !

La qualité indispensable pour devenir musicien ?

Etre passionné et ne pas se décourager. Très clairement, on ne rentre pas à l’Orchestre de Paris en claquant des doigts, il faut beaucoup travailler et persévérer.

Un soliste qui vous ébloui ?

Le violoniste Gil Shaham. Il semble découvrir la partition en même temps qu’il joue. Son regard sur la musique est merveilleusement enfantin.

La Philharmonie ?

La salle est magnifique : on se croirait dans un vaisseau spatial, et l’acoustique est superbe. J’adore regarder le public quand il y a des concertos. On sent toute la magie du concert symphonique ; les gens sont émerveillés par le soliste qui joue devant eux.

Daniel Harding ?

Il est intransigeant sur le respect du texte, le phrasé, les articulations et le son des cordes. En quelques mois, je trouve déjà que le niveau de l’orchestre a progressé. Il a une idée précise de ce qu’il veut, est exigeant et a un bon sens de l’humour. Ce cocktail permet de travailler dans de très bonnes conditions et la qualité des concerts le prouve.

Vos projets en-dehors de l’orchestre ?

Avec une autre musicienne du Quatuor Capriccio, j’organise un festival de quatuor à cordes à Angers, ma ville natale. J’ai envie de donner à ma région tout ce que j’apprends ici à l’orchestre. J’essaie de démocratiser la musique classique en créant un échange simple avec le public. Une tâche titanesque qui me permet de réaliser à quel point le travail en amont effectué par l’équipe administrative de l’Orchestre de Paris est énorme. En tant que musiciens, nous travaillons dans des conditions très privilégiées.

Un livre de chevet ?

La Vie devant soi. J’adore la façon dont Romain Gary fait voir la vie de son personnage avec des yeux d’enfant. Moi-même, je suis un peu naïve et je le cultive ! J’adore découvrir et je m’enthousiasme très facilement !