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Marie Leclercq

Violoncelle

Née en 1980, Marie Leclercq débute le violoncelle au Conservatoire de Dijon dans la classe de Christian Wolff. Elle bénéficie également des conseils avisés de Xavier Gagnepain au Conservatoire de Boulogne-Billancourt. 
A 18 ans, elle rentre 1
ère nommée au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans la classe de Philippe Muller. Parallèlement à ses études, elle enseigne au Conservatoire de Dijon. Premier prix du concours international Jean Françaix, elle est aussi lauréate du Festival des Arcs grâce auquel elle se produit en soliste avec l'orchestre des Pays de Savoie. 
En 2002, elle devient titulaire de l'Orchestre de Paris. 
Marie Leclercq mène en parallèle une activité de chambriste pour laquelle elle joue dans des salles prestigieuses (Salle Pleyel, Cité de la Musique, Amphithéâtre Bastille, Musée d'Orsay, Auditorium de Dijon, Moulin d'Andé, Philharmonie de Paris...) et participe à différents festivals (Festivals de Quatuor à Cordes du Lubéron et de Bordeaux, Abbaye de Royaumont, Villa Musica en Allemagne...). 
Pendant 6 ans, elle fait partie du Quatuor Thymos, qui enregistre notamment deux disques en étroite collaboration avec le maestro Christoph Eschenbach. 
Elle se produit également avec le Quatuor Manfred, le Quatuor Rosamonde, le Quintette Moraguès...

Son interview

Ce que vous a appris votre métier de musicien d’orchestre ?

À vivre en groupe. J’étais assez timide dans ma jeunesse, et petit à petit, j’ai appris à vivre avec les autres et désormais j’adore ça ! J’aime vivre en groupe et les tournées restent toujours des moments privilégiés.

Votre rapport à l’instrument ?

Quand j’étais adolescente, mon violoncelle était comme un être vivant. Je lui parlais, le bichonnais. Maintenant que j’ai une famille, il a retrouvé sa juste place (rires). Mais j’en prends toujours le plus grand soin.

Enseigner la musique ?

J’ai apporté récemment un petit violoncelle à ma fille de cinq ans. Elle a adoré, même si ce qu’elle préfère, c’est sortir le violoncelle de sa boîte et « scier du bois » avec l’archet, puis le ranger (rires). Je lui souhaite de faire de la musique car cela m’apporte beaucoup de bonheur, mais je ne veux rien forcer.

Faites-vous des rêves en musique ?

En vacances, je rêve souvent que j’arrive en retard au concert parce que je ne parviens pas à m’habiller. Quand les musiciens en sont à l’ouverture, je peine à mettre mes chaussettes ; l’orchestre poursuit avec le concerto quand j’enfile mon pantalon. Enfin, lorsqu’arrive la symphonie, je me débats encore avec mes manches. En fait, je n’arrive jamais sur scène !

La Philharmonie ?

J’adore cette salle ainsi que son acoustique. L’espace est encore plus beau quand on est sur scène. Quand on se tient du côté du public, la salle est plutôt sombre, alors que pour nous les musiciens, tous les balcons éclatent de couleurs, beige et caramel. Je préfère nettement notre place à celle du public (rires).

Le souvenir d’un moment embarrassant ?

En 2003, nous jouions Harold en Italie de Berlioz au Carnegie Hall de New York. Dans cette oeuvre, à un moment, trois tuttistes de l’orchestre doivent sortir de scène pour rejoindre l’alto solo au balcon et jouer en quatuor en cordes. Il est déjà assez troublant de sortir de scène quand tout le monde continue de jouer mais à Carnegie Hall, lorsque j’ai commencé à descendre dans le public, une amie dijonnaise m’a reconnue et s’est levée pour me saluer. J’ai dû lui dire du bout des lèvres que je devais me dépêcher de rejoindre le balcon !

Un soliste qui vous a éblouie ?

La violoniste Janine Jansen. Chaque fois qu’elle se produit avec nous, je suis éblouie par sa technique. Mais elle va plus loin, il y a une âme dans ce qu’elle fait. Cette femme rayonne.

Vous auriez aimé participé à la création de quelle oeuvre ?

Daphnis et Chloé de Ravel. Cette oeuvre m’envoûte à chaque fois. Le final m’électrise, il y a dans ces rythmes une sève printanière qui me donne la chair de poule. Ravel a été le grand compositeur de ma jeunesse. Mon père, qui était pianiste à ses heures, mettait souvent un disque du Concerto pour la main gauche. J’étais petite et ne saisissais pas tout, mais je sentais le charme particulier de cette musique.

Si vous aviez un budget illimité pour un concert ?

J’aimerais faire une comédie musicale. Avec chanteurs, danseurs et décors, comme à la grande époque de Broadway. Je suis folle d’Un Américain à Paris et je suis toujours admirative des artistes qui savent danser et chanter à la fois. Je n’ai pas renoncé à apprendre à faire des claquettes un jour !

Quelle est votre plus grande fierté ?

D’être toujours aussi heureuse de faire ce métier. Depuis quinze ans que je suis à l’orchestre, la routine n’existe pas. Je me souhaite encore de longues et merveilleuses années à l’orchestre.